30 mai 2008

Exposition Louise Bourgeois

La journée était ensoleillée dans notre petit coin de Parodi.
Nos clients étaient guillerets, mais peut-être était-ce ma perception du monde aujourd'hui. Demain, je pars en vacances, vous imaginez ma joie.

Les cartes bleues étaient de toutes les couleurs de l'arc en ciel: du bleu au rouge en passant par le blanc et le rose. Nous avons fait une bonne journée.

Depuis la réfection du magasin Picard, les clients le trouvent moins accueillant. Un client a dit qu'il était plus froid qu'avant.

Suite à mon blog d'hier, je me suis rappelée qu'une cliente m'avait un jour avoué qu'elle avait caché de l'argent dans un livre chez elle et qu'elle ne l'avait jamais retrouvé. Elle ne se souvenait plus du titre. Peut-être avait-t-elle prêté le livre à une amie?

Le comptable a téléphoné: il m'a demandé de préparer les chiffres, les comptes, tous les papiers pour établir le bilan. Il est très sympa cet homme mais quand il m'appelle, mon coeur s'accélère, il m'angoisse. Je sais qu'il me rappellera pour me demander une facture de x euros pour un achat effectué en novembre 2007, m'interrogera sur le virement de Y, m'expliquera des trucs qui rentreront dans une oreille pour vite ressortir par l'autre. C'est bien dommage, je devrais prendre des cours de gestion. Mais j'ai plutôt envie de poursuivre mes lectures, l'écriture, la peinture, la sculpture, les confitures... et de partir à l'aventure.
Donc cet après-midi, j'ai travaillé au sous-sol. D'en bas, j'entendais par moments ce qui se passait dans le magasin. J'essayais de reconnaître les voix, prête à sortir de mon trou au cas où le prince charmant arriverait.


Nous avons acheté un nouveau télécopieur fax, indispensable pour envoyer des commandes aux comptoirs de vente des éditeurs, des photocopies de factures ou en recevoir, et envoyer des petits mots pleins de coeurs aux copines au boulot en signant X.
Je ne suis pas sérieuse, je me demande si je pourrais travailler à nouveau dans une entreprise.

C'est pourtant ce qui risque d'arriver si la loi sur le prix unique du livre disparaît. Elle est de plus en plus attaquée (cf Le Monde de cette semaine) Un jour, un ministre un peu faible ne défendra pas le prix unique du livre. Un jour, les clients préfèreront commander sur Amazon, Alapage , ce n'est pas plus cher, pas forcément plus long que chez nous et quel choix. Bientôt, nous téléchargerons certains textes sur notre I-machin, ce sera plus fun que d'acheter un livre en papier qui prend la poussière, ne se remet pas à jour et envahit nos mètres carrés habitables. Les villes seront désertées par le petit commerce indépendant, seules les grandes chaînes survivront.
(C'était mon paragraphe tristoune.)


Ma fille cadette Hélène, 16 ans en classe de première, m'a dit qu'au lycée, c'était la mode de lire. Chic, si c'est à la mode chez les jeunes, tout n'est pas perdu.

Si vous ne voyez pas de lumières le soir dans nos vitrines, c'est normal. Le minuteur est cassé. Nous attendons d'en recevoir un autre.


Hier, Maryline et moi sommes allées voir l'exposition Louise Bourgeois au centre Pompidou en nocturne. Attention, elle finit le 2 juin. C'est une très belle expo mais elle se mérite.
Si nous ne vendons pas le catalogue Louise Bourgeois,de Marie-Laure Bernadac, éd. du Centre Pompidou, je le prendrai pour moi.


Nous avons fait trois queues (expression qui ravirait cette artiste) pendant une heure en bas, puis une heure en haut.
Regardez le pied de Maryline...

Pendant l'attente, un photographe nous a mitraillé. Pourtant, nous étions incognito.

Maryline s'est cognée contre une paroi de verre dans laquelle se trouvait la maquette de la maison familiale de Louise Bourgeois. Elle avait peut-être envie d'entrer dans la maison... Bref, elle a une bosse au front.
En sortant, nous avons pris un pot devant la fontaine de Niki de Saint Phalle, rue Brisemiche.

Bon week-end et bonne semaine!

28 mai 2008

Tête de litote

Ce matin, mal réveillée, j'ai descendu les poubelles ...et les ai apportées à la librairie.

Mardi, j'étais partie de la maison en chaussons...

A midi, j'ai égaré l'enveloppe avec les chèques et les espèces à apporter à la banque. Pendant 10 minutes, j'ai eu la pétoche. Pendant 10 minutes, j'ai imaginé ce qu'il adviendrait de la librairie, de notre aventure, je m'imaginais déjà avouer à Maryline la perte de l'enveloppe.
Je l'avais mise à l'abri de mon étourderie et l'avais oublié.

Un ami m'a dit que j'étais tête en l'air; je décolle samedi pour Split mais suis déjà dans les nuages et même plus haut, dans la lune.
J'emporterai Le Pont sur le Drina, d'Ivo Andric, en Livre de poche.

Aujourd'hui, nous avons continué les commandes de rentrée du Seuil. Je me suis plainte gentiment auprès de notre représentante Anne, nous n'avons pas été conviées pour la rentrée littéraire des éditeurs diffusés du Seuil, les meilleurs, ceux qu'on aime le plus lire. Déjà l'année dernière, on nous avait oubliées...Depuis la création de Volumen, deux représentantes s'occupent de nous mais la com ne suit pas.
Il va nous falloir aller à la pêche aux service de presse ou aux épreuves non corrigées pour lire cet été. Maryline partant loin et pour longtemps, elle emporte en général une valise de livres.
Tant pire, on lira les classiques, les intemporels, les indémodables que nous n'avons jamais lus, tous ceux qui sont sur notre liste de livres à lire absolument avant de mourir.

Ce soir, Maryline et moi lisons pour une fois le même ouvrage: Bienvenue à Boboland, une BD de Dupuy et Berberian, éd. Fluide Glacial.

27 mai 2008

Commandes de rentrée

En achetant mon journal ce matin, j'ai croisé notre client monsieur G. sorti de l'hôpital. Il devra y retourner après les résultats de ses examens.
Je lui ai dit qu'on se faisait du souci pour lui.

Un monsieur a oublié son chapeau, nous l'avons mis en vitrine.
Bien lavé et repassé, s'il ne revient pas le chercher... je l'adopterai pour couvrir ma tête de litote.

Le coffret commandé par Magali Le voyage de Magellan, éd. Chandeigne,75 euros est arrivé abimé. Deux fois que cette cliente amie reçoit des coffrets abimés. Allez hop, retour! Mais ça me fend le coeur.

J'ai passé la journée à commander des livres merveilleux sans doute mais dont je ne me souviens de rien, ni des auteurs, ni des titres. Besoin de décantation.

Ce matin, vu deux représentants dont Arnaud, commande de rentrée Sodis/ Gallimard .
Cet après-midi, la commande de rentrée UD/Flammarion m'a achevée. Emilie, notre représentante Flammarion est restée 2 heures et demie auprès de nous. Nous étions sa 4ème librairie de la journée. Elle traînait une valise à roulettes qui devait peser une tonne pour les visuels des titres à paraître en août, septembre et octobre. Son programme n'a jamais été aussi chargé.
Entre deux clients et quelques coups de téléphone, la discussion autour des ouvrages était édifiante.
-"Vous en voulez combien de La Chine dans un miroir, de Roland et Sabrina Michaud?
-" Hum, 49 euros, commençons par un.
-"Et Rothko et Bacon?
-"Ouh la, 65 euros chaque, on commence aussi par un. Maryline, prend-on Savoir économiser?
-"Bof...
-" Non, non, on ne prend pas celui-ci ni celui-là, allez hop, on tourne la page.
-" Oui, trois exemplaires de Inassouvies nos vies, de Fatou Diome (on aimerait bien le lire) et ok pour votre coup de coeur Beijing coma, de Jian Ma.
-"Encore une ville vue du ciel! Encore des livres de cuisine sur les plats à mijoter, encore des livres sur Hitler, encore un livre à commander "Projet à venir le 2 octobre de X"; tiens un livre de truc, il écrit toujours ce lui-là? Oh chic, un nouveau Tardi sur la guerre de 14-18 et une BD de Richelle et Wachs, Vent printanier chez Casterman!
Quelques secondes pour décider d'un titre qu'un auteur a mis plusieurs années parfois à rédiger.
Le pilon a de beaux jours devant lui.
Mais c'est passionnant de voir toute cette vitalité de l'édition. Quel choix! Quelles richesses!

On a pris rendez-vous pour le 22 octobre. Serons-nous encore encore en vie?

A midi, nous avons eu la visite d'une lectrice du blog Laure venue avec une boîte de chocolats. Nous sommes gâtées. Membre du jury, elle est venue de province à l'occasion du prix des lectrices Elle. Nous saurons demain quels sont les auteurs gagnants. Nous avons papoté livres d'autant plus qu'elle est bibliothécaire et tient un blog dont je vous donnerai plus tard le nom. (Je l'ai mangé.) D'ailleurs, il faudrait que je fasse un jour la liste des blogs à consulter. Elle est repartie bien chargée. Merci Laure pour votre visite.

24 mai 2008

Un samedi bien rempli

Malgré le temps tristoune, la librairie était gaie aujourd'hui.

L'achat d'un cadeau pour la fête des mères dévoile le fond de la pensée de certains clients.
Ainsi, un petit garçon Antoine qui avait 6 euros à consacrer à son cadeau est reparti avec un petit livre des éditions Parigramme, SOS, jeune mère parisienne, de Laurence Relin et Véronique Mahé. Sa maman venait d'avoir un bébé...

Un autre client n'ayant pas trouvé le livre recherché est reparti avec celui de Sophie Calle, Prenez- bien soin de vous, éd. Actes Sud. Comme nous lui demandions s'il était quand même content de son achat, il nous a répondu: "Je m'en fous, ce n'est pas pour moi".

Eu la visite du client antipathique.
Lorsqu'il entre, j'ai envie de fuir. D'ailleurs je fuis, plein de tâches urgentes m'attendent dans le sous-sol à ce moment-là.
J'essaye de me raisonner. C'est peut-être un brave homme au fond malgré tout, les apparences sont parfois trompeuses...Mais il me hérisse le poil.

A la réception des livres, Maryline a pesté une partie de la journée. Dans certains cartons, un livre sur quatre était soit sale soit corné, avec des pages froissées. Nous devenons expertes dans l'art de remettre en état les livres lorsque c'est possible. La gomme est un outil majeur. Les éditeurs devraient en offrir aux libraires.

Catastrophe périodique: les machines réclament en même temps du toner et le fax affiche un message alarmant: "fin de vie du tambour".

A un moment de la journée, j'ai eu un petit coup de barre comme on dit et j'ai tapé l'heure sur l'appareil carte bleue au lieu du montant des achats du client.

Marie Lemonnier, auteur(e) avec Aude Ancelin du livre Les philosophes et l'amour, éd. Plon est venue dans l'espoir de nous acheter un livre de Deleuze, La logique du sens, éd. de Minuit dont elle avait besoin pour un travail urgent à faire ce week-end.
Comme nous n'avions pas ce livre, nous avons téléphoné à deux clients dont nous connaissons le contenu des bibliothèques. L'un avait l'ouvrage demandé et Marie pourra travailler demain.

Plein de pensées pour monsieur G. qui se faisait opérer aujourd'hui. N'ayant pas gros moral, il est passé hier nous prévenir qu'on ne le reverrait peut-être plus.
Mais nous sommes sûres du contraire.

23 mai 2008

Bientôt la fête des mères...

C'est épatant pour le petit commerce la fête des mères. Nous en discutions avec Gérard le fleuriste l'autre jour.

Le mois de mai est vaguement le mois du livre d'art...mais, nous n'avons pas remarqué d'augmentation de chiffre d'affaires dans ce rayon. D'ailleurs, en mai, nous n'avons pratiquement pas de livres d'art dans la librairie. Heureusement, la fête des mères suivie de la fête des pères, c'est du bonus pour les libraires.

Dès aujourd'hui, les enfants prévoyants de tous âges ou les gentils papas sont venus nous acheter des livres, des romans essentiellement.
La librairie déborde, tout va bien, on peut tenir jusqu'à Noël.

Nous avons réduit peut-être à tort d'ailleurs le rayon policier au profit du rayon philo. Mais nous avons oublié de changer la signalétique ce qui fait sourire nos clients.

Je n'ai pas prévenu madame C. que le roman d'Isabelle Rossignol, Au-dessous du genou, éd. Joëlle Losfeld était arrivé. J'ai très envie de le lire ce soir.
Je vais l'ouvrir délicatement.

Monsieur T. est arrivé pour chercher le livre qu'il avait commandé pendant que j'étais en train de le lire. Peut-être ne devrais-je pas le dire mais j'adore feuilleter les livres que nous commandent les clients. Ces derniers sont les meilleurs prescripteurs. J'ai beaucoup ri en lisant des passages du livre de Julien Prévieux, Lettres de non motivation, Editions Zones...et je ne ris pas souvent. J'ai plutôt tendance à pleurer avec les sujets des romans de l'année.
Avec Maryline, à la dernière rentrée littéraire, on avait listé les romans traitant de la mort, de l'apocalypse, de la dépression...

Eu la visite d'une jeune femme charmante que je devais connaître puisqu'elle s'est pratiquement jetée à mon cou.
-" Comment vas-tu? Ca faisait un siècle que je voulais passer te voir dans ta librairie!"
Je savais que je la connaissais mais d'où? Je supposais donc que je ne l'avais pas vue depuis un siècle.
Cette situation nous arrive à tous, plus souvent au téléphone.
Il faut faire parler la personne le plus longtemps possible pour en savoir un peu plus. Bref, j'ai vasouillé pendant 8 à 10 minutes épouvantables et finalement, le brouillard dans ma tête s'est levé. C'était une ex- collègue de boulot rencontrée jadis dans une autre vie.

22 mai 2008

Signature d'Anne Gallet et Isabelle Flaten

Cette fois-ci et pour la première fois, nous avons reçu deux coauteur(e)s pour un premier roman paru chez une toute jeune maison d'édition strasbourgeoise, La Dernière Goutte.
Anne Gallet habite au bord du canal, c'est une de nos clientes. De nombreux voisins et commerçants sont venus pour cette rencontre. Justine, la fille des fromagers et Pascal, le boucher sont venus soutenir leur cliente, ce qui était vraiment gentil.



Isabelle Flaten et Anne Gallet, les auteur(e)s de L'Imposture, éditions La Dernière Goutte.
Oh Zut, François ne sera pas content. Mes photos sont floues, la faute au petit vin des frères Castro (Domaine de Montesquieu!).



Mon amie Anne, au centre assise, était dans la même promo qu'Anne Gallet.
Lorsque je lui ai envoyé un mail lui annonçant la venue d'Anne Gallet dans notre librairie, elle a sauté sur l'occasion pour la revoir. C'était amusant ces retrouvailles!



Monsieur le maire du Xème Rémi Féraud, en grande discussion...
Petit détail: il emporte un gros dossier pour travailler ce soir chez lui.
Sur le trottoir, en chemise blanche mon mari également en grande discussion. Je me demande avec qui...



Rémi Féraud bien entouré.
Pfft, il faut que j'arrête de faire poser les auteurs. Je suis vraiment une photographe pathétique. Mais j'ai l'habitude de faire poser ma petite famille devant les monuments. Alors voilà.

21 mai 2008

Signature demain à la librairie à 19h

Nous recevrons Anne Gallet et Isabelle Flaten à l'occasion de la parution de leur roman

L'Imposture,

Paru aux éditions La Dernière Goutte.

Un petit pot suivra avec des cahouètes.
Si vous êtes libres...

A demain, peut-être!

Maryline et Corinne, les têtes de litote.

Un pigeon dans la librairie


Un pigeon s'est égaré dans la librairie ce matin.
J'y ai vu comme un symbole: la journée avait commencé douloureusement.
Y avait-il un pigeon dans mon histoire?

Un charmant jeune homme est venu me dire qu'il avait trouvé son Peter Handke ce week-end et qu'il ne prendrait donc pas celui qu'il avait commandé.
(Ce n'était pas l'Essai sur la journée réussie, coll. Arcades, Gallimard...)
Je ne me souviens plus du titre du livre.
Comme il me demandait si ça ne me gênait pas, j'ai répondu que non, qu'il avait déjà la gentillesse de me prévenir, que je comprenais qu'il en avait eu besoin rapidement. Il m'a dit que c'était un très bon titre et que je le vendrai sans problème, ce qui était certainement vrai. Le livre valait 6 euros, je n'allais pas mettre en péril la librairie. Je pouvais d'ailleurs le retourner à l'éditeur.
Mais j'en avais gros sur le coeur, de la part de ce client-là, ça me faisait de la peine, ça devait se voir. Lecteur du blog, il m'a dit qu'il savait qu'il serait sur la liste noire des clients qui ne viennent pas chercher les ouvrages qu'ils ont commandés. Je lui ai avoué que parfois, pour des moments comme ça, j'avais envie de changer de métier.
Alors, pris de remords de m'avoir peiné, il l'a acheté pour l'offrir à son frère.
A mon tour, gênée par mon attitude, je n'ai pas voulu lui vendre. Et c'est moi qui lui ai fait de la peine. Bref, il l'a quand même acheté et cet achat ne s'est pas déroulé avec beaucoup de plaisir , je m'en veux.
Voilà, cher client lecteur du blog et fidèle à la librairie, j'ai été sotte mais vous étiez le premier client de la journée de la semaine, j'avais l'impression que tout allait mal ce matin. Pardonnez-moi.

Parfois, tout commence mal.
Les ordinateurs ce matin beuguaient en choeur, ce qui me faisait beugler moi toute seule.

Paul, un fidèle client, ainsi que madame M. avaient commandé des livres depuis 3 ou 4 semaines...et ils n'étaient toujours pas là, leur réclamation était légitime. Le distributeur m'avait expliqué que son transporteur s'était trompé et avait envoyé une palette de livres en province par Prisme au lieu de les livrer au comptoir de vente à Paris. Le distributeur me demandait d'expliquer tout ça à mes clients et de les faire patienter.

A une cliente qui m'a demandé si je pensais avoir le livre commandé ce matin pour la fin de la semaine, j'ai répondu oui à 80%. Maintenant, je vais donner des pourcentages de chance en fonction des distributeurs. Je lui ai demandé de ne pas nous en vouloir si on ne l'avait pas. On fait ce qu'on peut, la chaine du livre est fragile.

J'ai encore reçu une facture de n9uf de 0.11 centimes. ???

Un jeune homme est venu nous demander des conseils pour être libraire.
Pas une semaine sans qu'on reçoive une candidature spontanée, un CV, une demande de stage.
Oui, libraire est un beau métier mais pfft...
Ce soir, je devrais lire l'Essai sur la fatigue, de Peter Handke, en folio.
Mais, je ne l'ai pas chez moi.

J'ai fini Contact de Cécile Portier, coll. Déplacement, éd. Seuil que je vous recommande.

18 mai 2008

Un samedi gâteau


Tarte tatin réalisée par Monsieur Robert...à côté du livre qu'il nous a acheté.


Samedi,la librairie s'est transformée en pâtisserie.
Monsieur Robert, un fidèle client ami, est arrivé avec un moule à tarte enveloppé dans un torchon à carreaux. Il avait fait un tarte tatin.
Nous n'avions pas de couteau. Aussitôt, quelques clients ont sorti de leur poche leur opinel, ce qui nous a surpris. C'est bien un truc de garçon d'avoir un couteau dans sa poche.
Les clients présents dans la librairie et nous, nous sommes régalés. C'est la meilleure que j'ai mangée de ma vie.
Mais tout ça n'arrange pas mon tour de taille.
A quelques semaines de l'épreuve du maillot de bain...

Nous avons eu un monde fou samedi malgré la pluie intermittente.

Madame M. nous a dit que ses enfants avaient perdu l'habitude d'aller à l'école , entre les ponts, les vacances, les grèves...

Une petite fille a reconnu sa surveillante de récré parmi les clientes.

Une maman aime notre librairie parce qu'elle propose des activités aux enfants: lecture sur place, escalier à dégringoler, tabouret et escabeau à gravir, goûter...

Deux enfants discutaient de leurs livres préférés:
Dylan 12 ans, visage d'ange à voix grave expliquait à une jeune jolie Lola qu'il aimait la série La quête de Deltora d'Emily Rodda, éd. Pocket jeunesse, il venait chercher le tome 3.
Lola , quant-à elle adorait la série des Anne-Marie Desplat-Duc, Les Colombes du roi Soleil, éd. Flammarion et venait chercher le tome 8.
Lola m'a offert plein de bises joyeuses.

Pour nous libraires, les séries sont difficiles à suivre. Faut-il avoir en permanence tous les tomes ou juste le premier et le dernier? En tout cas, il ne faut surtout pas rater la nouveauté.

Nous en sommes sûres: on s'est fait voler les deux livres d'Hélène Bessette, Le bonheur de la nuit et Materna, coll. Laureli, éd. Léo Scheer.
Si j'attrape un jour le voleur, je l'attacherai et lui chatouillerai la plante des pieds avec une plume jusqu'à ce qu'il avoue pourquoi les livres d'Hélène Bessette.

Nous avons vendu le livre de Roger Lewinter, ,vers , éd. Ivréa parce qu'il était blanc avec des pages blanches en beau papier et très peu de texte. L'acheteur allait pouvoir dessiner à l'intérieur et l'offrir ensuite à un ami.

17 mai 2008

Orage ô délice

En fin d'après-midi, la pluie s'est mise à tomber, le tonnerre à gronder et les éclairs à zèbrer le ciel.
C'était un bel orage comme ceux que j'aimais enfant à Noirmoutier. Ma grand-mère fermait les fenêtres, débranchait tout et nous racontait des histoires épouvantables d'électrocution.
Quelques clients ont eu comme alternative de rentrer chez eux en acceptant la
douche ou d'attendre que la pluie cesse.

Grande première aujourd'hui: Maryline a étrenné notre nouvelle poubelle papier. Ce n'est pas une mince affaire cette histoire de poubelle. Nous recevons tellement de cartons!
La nouvelle poubelle est énorme, on doit faire 300 mètres de couloir pour la mettre dans la cour de l'immeuble parce que dans la librairie, elle ne ferait pas très chic. Nous n'avons pas la place pour la cacher.

Un jeune homme recherche un boulot à mi-temps pas trop fatiguant. Nous contacter.

Une petite fille a dit que nous avions un bel épouvantail au lieu d'éventail. Il nous sert à cacher les fils de nos ordinateurs. Que c'est moche ces spaguettis de fil!

Vers 17h, j'ai dit à haute voix que j'avais faim. Aussitôt, une cliente m'a offert du fromage et un morceau de pain.
(J'aurais dû dire que j'avais soif aussi. Peut-être avait-elle une bouteille dans son sac à provisions.)
Ma grand-mère dirait que je suis mal élevée.

Nous avons fait une nouvelle vitrine avec la PLV offerte par la Pléiade. Pour l'achat de trois livres dans cette collection, nous vous offrirons un album André Breton. La librairie la Boucherie ( rue Monge dans le 5ème) a une très jolie vitrine avec des livres anciens d'André Breton.

Une cliente est entrée avec des vêtements sur cintres emballés sous plastique qui sortaient du pressing.
La fois d'avant, elle allait les porter au pressing.

Ce soir, Maryline et moi sommes allées écouter Philippe Beck au Quartier Latin à l'occasion de la parution de Un journal, éditions Flammarion. Martin Rueff était là aussi pour nous parler de l'"extime" de P. Beck, cet impersonnage qui a trois métiers: aimer, lire et écrire.

15 mai 2008

Soirée des éditions Le Sonneur

Voici revenu le temps des soirées littéraires.

Ce soir, j'ai repris mon vieux vélo pour aller à la Cagouille , un très bon restaurant de poissons dans le 14ème arrondissement où avait lieu la soirée organisée par les éditions du Sonneur. J'avais promis à Sandrine Duvillier qui vient nous voir régulièrement que je ferai tout mon possible pour y aller. Je suis tellement navrée de ne pas vendre mieux leurs livres pour l'instant. C'est de ma faute. Je ne les lis pas assez, je ne peux pas bien les défendre.

En vélo, on capte des bribes de conversation.
Sur le pont Saint-Michel un couple s'engueulait en voiture."Tu m'énerves, c'est toujours de ma faute! disait-il à la femme qui était assise à côté.
Rue Schoelcher, par la fenêtre, dans un bel immeuble: "Chéri, je me suis déjà levé à 5 heures, je suis crevé!"
Sur un trottoir rue Jean Zay, une adolescente: "Mais oui j'te dis, t'es sourd!"

Au carrefour Bd Raspail/rue de Vaugirard, j'ai entendu un COUCOU. C'était Caterina une cliente. Rigolo.

La soirée avait lieu sur la terrasse du restaurant donnant sur la place. Sandrine m'a présenté Valérie Millet, la fondatrice de la maison d'édition ainsi que Jean-Luc Remaud. Ils sont trois permanents à travailler dans cette jeune maison d'édition qui fête ses trois ans et a 13 titres à son catalogue.

Leurs trois derniers titres sont dans notre vitrine actuellement: Portraits du jour, de Marc Kravetz; 200 chambres, 200 salles de bains, de Valery Larbaud; Encre de guerre, de Jean-Marie Dallet.

A la soirée, j'ai papoté et grignoté avec de charmants libraires: François, librairie Climats dans le 9ème arrondissement qui m'a tendu l'assiette de croûtons à la crème de poisson, fait la connaissance de Jérôme librairie La Manoeuvre dans le 11ème qui avait l'assiette de poulpes, revu avec plaisir Michèle et Alain Lemoine détenteurs de l'assiette de saumon, librairie L'Astrée.

Vu Marc Kravetz avec une chemise vert pomme, auteur de Portraits du jour et chroniqueur le matin sur France-Culture à 8h55 de l'émission qui porte le même titre.
Il m'a dit de sa voix de basse inimitable:" Ah vous êtes libraire! C'est un des derniers havres de paix les librairies."

14 mai 2008

Nous, vous, îles...

A la belle saison, avec les fenêtres ouvertes, on entend tout.
A l'heure où j'écris ce blog, une femme hurle de plaisir dans la nuit.

Ca me déconcentre un peu pour vous raconter la journée...

Elle était bonne mais pas à hurler de joie.

Nous avons appris le décès de Nuala O'Faolain, auteur(e) de Chimères, L'Histoire de Chicago May (Prix Fémina étranger) aux éditions Sabine Wespieser. En septembre prochain, son dernier roman Best Love Rosie sortira.

Monsieur D est venu de Lyon nous faire un p'tit coucou. Ce client ami a déménagé depuis 4 ou 5 ans et vient dès qu'il passe à Paris nous saluer, nous commander des livres que nous lui postons. Quoi de plus adorable que cette fidélité ? Il était content que je ne parle pas de lui en disant un "vieux" client mais un ancien client...

Un client chef cuisiner sur le coup de 13 heures est venu faire des emplettes et nous raconter quelques recettes. J'entendais mon ventre gargouiller. On déjeune à 14 heures, ce qui est assez tard. Du coup, nous sommes allés au restaurant cousin Eric , Marguerite, un ami et moi.

Reçu des retours de nos retours. C'est la barbe. Les éditeurs changeant souvent de distributeurs, on finit par se tromper et à ne pas corriger l'ordinateur.

En milieu d'après-midi, Bruno l'épicier est venu nous prévenir qu'un gang de femmes voleuses sévissait chez tous les commerçants; elles étaient passées à la papeterie, chez lui...il fallait être vigilante.

Ce soir, en rentrant de répétition d'un opéra- performance créé par l'écrivain Frank Leibovici et le musicien Maxime Auduy, j'ai pris le métro à la station Pierre et Marie Curie avant Ivry à 23h 20.
Dans le wagon se trouvait l'écrivain et poète Daniel Maximin.

Quelle était la probabilité que je tombe sur lui à l'autre bout de Paris?
Daniel Maximin m'a cité une phrase de Louis Pasteur : "Le hasard favorise les esprits préparés".
C'est dans ces moments-là, que je trouve la vie incroyable et belle.

Daniel Maximin revenait de la médiatèque d'Yvry où il intervenait sur la littérature des îles. Il m'a donné la seconde brochure qu'il avait emportée. Cette dernière est magnifique et récapitule une sélection des oeuvres (livres, film, site, CD ) sur les îles avec un petit résumé. Les bibliothécaires d'Ivry font vraiment du bon boulot.

Durant les trente-six stations, Daniel Maximin m'a raconté le sujet de son prochain roman que je n'ose pas dévoiler mais qu'il ne faudra pas rater tant l'histoire est passionnante. Il m'a aussi expliqué qu'il avait écrit son premier roman L'isolé soleil éd. du Seuil à la main sur 6 cahiers qui avaient été ensuite tapés à la machine par son frère et sa soeur. Les feuilles tapées étaient alors les feuilles du roman définitf. A son troisième roman, bien que réticent, il avait acheté un ordinateur. Cette machine a accru la dimension du brouillon.Il imprime le brouillon, le lit, le rature, le modifie à l'écran. Il continue néanmoins de prendre beaucoup de notes manuscrites.

J'ai prolongé mon trajet pour continuer la conversation.
Il a ralongé son chemin pour me raccompagner.
Il m'a raconté l'enterrement d'Aimé Césaire, son ami depuis quarante ans qu'il a aidé à ordonnancer et publier l'oeuvre.
La cérémonie célébration avait lieu au stade de Fort de France à 15H. Une foule immense était là. Ensuite, le convoi funéraire devait partir pour le cimetière à 6 ou 7 Km du stade. La foule a suivi à pied, dans le noir. La nuit tombe à 6 heures là-bas. Les gens ont retiré leurs chaussures pour marcher jusqu'au cimetière , la procession est arrivée à 19H30.
Dans le cimetière, la lune s'est levée éclairant la tombe comme un projecteur.
Un homme a lu des extraits de la première pièce de théâtre de Césaire "Les chiens se taisaient". La dernière phrase était "la lune monte".

10 mai 2008

Avec le soleil

...la vie est plus gaie. Nos clients ont retrouvé le sourire. Les femmes sont belles en robe d'été. Les bébés sont pieds nus dans leur poussette. J'adore les pieds de bébé.
Mais les clients sont en balade, à la campagne ou au bord du canal. Notre chiffre d'affaire baisse sérieusement.

Ce matin, j'ai ouvert avec quelques minutes de retard la librairie, happée par Bruno l'épicier qui prenait le café sur le trottoir devant son épicerie; il avait sorti une petite table, installé trois chaises. Une de nos clientes communes était assise dégustant un croissant croustillant. On se serait cru dans le midi. On lézardait.
A quelques vingt mètres, je pouvais surveiller la librairie.

Gérard le fleuriste nous a klaxonné jaloux d'être obligé d'aller livrer des plantes. Il se serait bien assis avec nous.

Petit rectificatif: je ne suis pas la femme du fleuriste.
La rumeur qui circule me fait sourire.

Trois clients amis aujourd'hui ont fait la vitrine. C'est amusant de voir comment ils s'y prennent. Les couleurs et beauté des jaquettes sont déterminantes pour eux. Une cliente a installé le dernier livre de Jean- François Kervéan, Une saison chez Mickey, éd. Fayard parce que c'est son ami.
Je fais pareil. J'aime bien mettre sur le devant les livres des amis,des ex-collègues de boulot, des amis des amis.

Marguerite a cru qu'un client était grossier en lui commandant Bordel, la revue.

J'ai prévenu monsieur Z. que son livre était arrivé avec une journée de retard. En fait, je lui ai emprunté pour le lire et j'ai bien fait. La bouche pleine de terre ,de Branimir Scepanovic, coll. motifs, éd. du Rocher est une petite merveille. Il était sorti aux éditions L'âge d'homme et je ne l'avais jamais lu. Maryline m'en avait parlé.

On va faire la liste noire des clients qui commandent et qui finalement ont acheté leurs livres ailleurs. Heureusement, ils ne sont qu'une poignée mais c'est énervant.

Un homme est entré barbe et cheveux longs pas très bien peignés, très cra-cra pour être franche. Il nous a dit être sur l'une des photos du livre de Patrick et Charlotte Rotman au Seuil. Il était le CRS tout seul face aux étudiants de la rue Gay-Lussac!
Mais était-ce vrai?

Je me souviens d'un client mythomane nous ayant fait croire qu'il était un auteur américain; il avait fait l'erreur de nous donner son nom. Nous avions commandé son dernier livre. En dernière de couverture, l'éditeur avait mis une photo du romancier. Il se trouvait qu'il était noir américain. Notre soi-disant client auteur était blanc. On avait ri.

Une cliente à qui j'ai dit que la machine remplissait les chèques, m'a dit:
"-Ah, que j'aime la machine!"

Bon, j'arrête de bavarder. Faut que je raccroche. Je veux finir le livre d'Orion Scohy, Norma Ramon , éd. P.O.L ,il me secoue mais il écrit rudement bien l'animal. Son premier titre Volume m'avait déjà impressionné.

Encore des départs...

J'ai recensé les personnes qui sont parties aujourd'hui:

1) Maryline tout d'abord pour un long week-end mérité. Elle est dans le sud. (Il pleut là-bas en bas...)

2) Mon voisin, celui que je croise chaque matin. Il travaille dans la cour de notre immeuble et le petit coucou matinal est un rituel qui me met de bonne humeur.
Mais il part tout le temps...




3) Olivier Maulin (ci-dessus), auteur du roman Les évangiles du lac, éd. L'Esprit des Péninsules...qui a pris le train des auteurs cet après-midi en partance pour le festival Etonnants voyageurs en direction de Saint-Malo.
Il avait obtenu le prix Ouest-France Etonnants voyageurs 2006 pour son premier roman En attendant le roi du monde.
Olivier nous a confié que l'ambiance était très drôle dans ce train, surtout au retour.



4) Rosmarie Waldrop, poète américaine, traductrice, fondatrice avec son mari Keith des éditions Burning Deck. Rosmarie a traduit Edmond Jabès, Jacques Roubaud, Emmanuel Hocquard, Oskar Pastior et tant d'autres.
Parmi ses dernières parutions: La reproduction des profils, trad. Jacques roubaud, éd. Melville, 2004; Pré & con, trad. Pascal Poyet, éd. Contrat maint; Quand elles sont douées de sens, trad. F. de Laroque, éd. Spectres familiers, 1989.
C'était une belle surprise de la voir entrer dans la librairie. Elle nous a acheté une tonne de livres de poésie avant de repartir pour Providence (USA).



(5) Philippe Beck est entré et reparti lui-aussi mais nous a promis de revenir bien vite.
Son Journal paru aux éd. Flammarion était encore en vitrine. Quand je vous dis que le hasard fait bien les choses...
Parmi ses dernières parutions, citons Elégies , éd. Théâtre Typographique, 2005; Déductions, éd. Al Dante, 2005; Chants populaires, éd. Flammarion, 2007; l'ouvrage de Gérard Tessier aux éd. Argol, Beck, l'impersonnage.

Marguerite et moi restons à quai ce week-end.
Je m'attache.

07 mai 2008

Fait trop beau ...On se relâche.

13h30 : Le client devant moi agite ses pièces dans sa poche. Ca fait gling gling au fond de sa poche. Ca m'agace.

Pause cigarette.

13h40: Un client manipule sans aucune précaution le roman de Don DeLillo, L'homme qui tombe, éd. Actes Sud. Ouf, il l'achète. Il sort de la poche de son jean très moulant une boulette de papier. Ô surprise, c'est un billet de 20 euros. Ca me fait rire.

14h: Un ouvrier démolit le mur d'en face où étaient collées des affiches...Il cogne sur la tête de Gaspard Delanoë qui se présentait aux municipales.
C'est dommage.

Pause déjeuner.

15h 30: Une cliente trouve le roman Sous les vents de Neptune, de Fred Vargas trop cher en poche collection J'ai lu (7,60 euros).
Ca se comprend.

15h40 : Arnaud, notre représentant Sodis entre tout bronzé.
Ca lui va bien.

Pause café.

16h: Ma fille aînée trouve que ma jupe lui fait penser à Falbala. Qu'est-ce qu'elle a ma jupe?

Pause goûter.

17h 10: Je salue d'un grand bonjour tonitruant un client charmant qu'on ne voit pas assez à mon goût:
-" Tiens bonjour, on ne vous voit plus!"
-"J'ai renoncé à lire", nous a t-il répondu.
Ca alors!


Demain, journée entière de pause.
Ca c'est chouette!

06 mai 2008

Suite suisse d'Hélène Bessette


Isabelle Angeli et Julien Doussinault avec le nouveau livre d'Hélène Bessette.
Tous deux travaillent aux éditions Actes Sud.

Le hasard fait bien les choses.

Suite suisse est arrivé ce matin quelques minutes après l'entrée de Julien Doussinault dans la librairie.
Julien Doussinault sortira à l'automne prochain une biographie d'Hélène Bessette, auteur(e)oubliée de 14 livres publiés aux éditions Gallimard entre 1953 et 1973.Nous avons hâte de lire la vie de cette femme tragique. Comment a t-elle pu tomber dans l'oubli le plus total après avoir été publiée par Raymond Queneau?

Heureusement, ses livres reparaissent à raison d'un par an aux éditions Léo Scheer, dans la collection Laureli dirigée par Laure Limongi (en 2006, Le Bonheur dans la nuit, en 2007 maternA.)
Saluons l'originalité de la couverture de Suite suisse où n'apparaît pas le nom d'Hélène Bessette, comme si son écriture prévalait par dessus tout. Les éditeurs du roman Le seigneur de Bombay ont remplacé le nom de l'auteur par des impacts de balles. Moi, je vois dans la croix blanche, emblème du drapeau suisse sur la couverture du livre rouge la croix qu'a portée Hélène Bessette toute sa vie... L'auteur(e) écrivait que ce livre est "le livre de la porte", celle qui est constamment claquée au nez de l'écrivain tentant vainement de gagner sa vie et ne rencontrant que mauvaise fortune.

Un de nos clients nous a confié être très heureux d'avoir réussi à donner l'amour de la lecture à son fils.
Ce dernier effectivement avait fini de lire un roman de Roald Dahl Moi Boy (en folio junior) et l'avait beaucoup aimé.
Interrogé le petit garçon nous a dit que son père lui avait promis 10 euros s'il finissait ce livre.
A la réflexion, cette pratique étonnante peut peut-être faire amorcer le goût de la lecture et se révéler payante...

J'aime le naturel des enfants. Ils nous racontent parfois en deux mots des secrets de famille. Ainsi, une petite fille dans la librairie nous a confié que sa maman mettait de la crème amincissante mais que ça ne marchait pas du tout...

Marguerite, notre stagiaire a eu aujourd'hui une rose en cadeau de la part d'un client. Je suis hyper jalouse.

02 mai 2008

Bertrand Guillot est entré...


Bertand Guillot, auteur de Hors jeux, éd. le Dilettante

Suite à notre appel au secours, "on s'ennuie" (cf notre blog d'hier), Bertrand Guillot est venu nous rendre une petite visite ce matin.
Très intéressant ce jeune Bertrand que j'ai appelé Stéphane la plupart du temps.
Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve qu'il a une tête à s'appeler Stéphane.

Je me souvenais de son livre à la couverture si originale avec ce trou sur la jaquette rouge et de son blog "second flore", très drôle parfois.
Nous avons discuté de tout et de rien, de littérature, il adore le livre Eureka street, de Mc Liam Wilson, de Philippe Jaenada, Delphine de Vigan , Ravalec, Serge Joncour, Régis de sa Moreira ( qui a des nouvelles de ce jeune écrivain si prometteur?)...de certains bloggeurs, bloggeuses et de leur gentillesse.

Comme il nous expliquait aimer écrire ailleurs que chez lui, au café par exemple, nous lui avons proposé de lui prêter un coin de bureau dans la librairie ou de l'installer dans notre sous-sol. On serait à ses petits soins, on le chouchouterait.


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Ce matin, des brins de muguet glissés dans notre boîte aux lettres attendaient que nous les ramassions.
Ainsi, certains clients amis amours avaient pensé à nous.

Au courrier, un autre cadeau: une enveloppe en provenance de Fribourg, avec dedans un livre de Christophe Gallaz, Les chagrins magnifiques, éd. Zoé.
Karim, ami de la librairie et lecteur du blog, mille mercis pour ce livre plein de nouvelles tendres qui conviennent bien à mon état d'âme ciel nuageux avec du gris dans le bleu. Pour l'instant, j'aime tout particulièrement les nouvelles titrées Le caillou , J'étais crapaud, Le bossu.
Prendre la peine d'acheter le livre, de le mettre dans une enveloppe à bulles avec un petit mot au dos d'une photo, d'aller à la poste, de dépenser du temps et des sous pour nous, m'a donné envie encore et encore d'écrire sur le blog pour vous remercier, cher Karim.