30 avril 2008

On s'ennuie...

Y'a personne.
La plupart de nos clients sont encore en vacances.

Maryline s'active intellectuellement
et vous soumet ce petit test:
A quoi vous fait penser la phrase suivante:
"Je reviens te chercher parce que je t'aime. Seras-tu là? Et après
sauve-moi"

Je suis recluse au sous-sol avec la tentation de m'allonger sur le sofa, personne ne pourrait me voir...Je pourrais continuer le roman de Richard Powers, La chambre aux échos, éd. du Cherche-Midi. Mais, non, je classe, range, trie, pointe les factures, réclame par fax les pièces manquantes. C'est rasoir et sans intérêt mais après l'avoir fait, je suis contente, j'ai l'impression d'avoir rangé ma petite tête de litote.

Sur les conseils de Maryline, je viens de lire le dernier album de Michel Gay La provision de bisous de Zou, éd. Ecole des Loisirs. Comme je voudrais encore pouvoir lire de tels albums à mes filles! Mais maintenant, elles sont trop grandes. L'enfance passe vite, leur ai-je lu assez d'histoires?

Du sous-sol, j'entends Maryline pester après un carton entier de livres arrivés cornés, abimés dont celui du client méticuleux bien sûr. Ah zut!C'est toujours sur lui que ça tombe!

Adorable, une cliente amie vient de nous offrir à chacune un brin de muguet en avance parce qu'elle part en week-end. Merci Joëlle.

Re - Maryline pestant en découvrant un Guide de survie chez les Ch'tis dans un colis de nouveautés. Pfft!

Nous avons eu la visite d'une charmante Aurore venue nous présenter le portail Place des libraires. Oui, c'est l'aurore d'une idée pour que les librairies indépendantes soient présentes sur Internet, qu'on puisse être en concurrence avec les grands sites de vente par correspondance. Le hic, c'est qu'il faut adhérer (300 euros HT) + s'abonner mensuellement (pour 45 euros HT) alors que le site démarre à peine. En cherchant sur google, on ne tombe pas encore sur lui. Le libraire.com semble mieux placé. Pourquoi les petites librairies devraient-elles payer le même tarif que les grandes? Nous n'avons pas le même chiffre d'affaire. Est-ce que cet investissement est nécessaire pour l'instant à Paris? Nous ne sommes pas en rase campagne.
Opportuniste, je réfléchis.

M. Ph est un gentil client fidèle. Nous avons oublié de valider une de ses commandes. Il pouvait toujours attendre ses Alexandre Dumas réédités chez l'Aube. Pour nous faire pardonner, nous lui offrons un livre. Nous méritons bien notre surnom de tête de litote.

Gloups, j'ai trouvé le livre avec CD Rom que désire madame T. de Ch sur eBay en vente aux enchères à 1 euros. Devons-nous ouvrir un compte sur eBay pour mieux satisfaire notre clientèle et faire de meilleurs profits?

28 avril 2008

De retour de vacances

A Val d'Isère, j'ai fait la connaissance d'un libraire très sympathique, Jean-Paul Shafran , librairie Le bouquetiniste.
Comme vous l'imaginez, nous avons discuté bouquins, boutique.

Jean-Paul est libraire six mois de l'année dans cette station de sports d'hiver. Il a mis sur pied une association Vivre livre dont les membres décernent en novembre un prix littéraire qui porte le même nom.
Muriel Barbery avait ainsi obtenu ce prix en novembre 2006 bien avant le prix des libraires obtenu en 2007.
Il m'a impressionné par son énergie. Sa librairie est grande comme la nôtre mais il déplace les montagnes.
Sur son blog http://Vivrelivrevaldisere.blogspot.com, vous pourrez voir les photos de tous les auteurs qui sont venus.

Et Sylvain Tesson est entré...


Sylvain Tesson en transit chez Le Bouquetiniste et Jean-Paul Shafran avec des lunettes.

Sylvain Tesson est l'auteur de l'Eloge de l'énergie vagabonde, éd. Equateurs
Du Petit traité sur l'immensité du monde, Pocket; L'axe du loup, Pocket.
Cet écrivain vagabond aventurier marcheur explorateur avait escaladé le clocher de l'église de Val d'Isère le matin même.
Jean-Paul m'a dit que c'était le genre d'homme à aller dans sa salle de bains en passant par la fenêtre.

De retour dans notre librairie, je m'interroge sur les possibilités d'escalade dans notre dixième arrondissement.
Le 7 mai, sortira un livre de ses aphorismes.
Je vous en offre deux en avant-première:
"En vieillissant, la forêt sent le sapin".
" Sous la pluie, le tilleul sent la tisane".


Nous n'avons pas eu grand monde samedi à la librairie pour la San -Jordi. Nos clients étaient contents de repartir avec un livre et une rose. Quel dommage que cette fête tombe pendant les vacances scolaires!

Un clochard ivre-mort s'est endormi sur le trottoir devant la porte de la librairie. Comme il fallait l'enjamber pour entrer et un peu inquiète aussi, j'ai appelé la police. Un quart d'heure plus tard, l'homme s'est relevé tout seul et est parti. J'ai rappelé la police qui elle, n'était pas partie à mon avis.

Nous avons eu la visite surprise de Séverine et Farez, libraires à la SFL, rue Danton. J'aime bien aussi lorsque des libraires entrent dans notre librairie.

18 avril 2008

Faut dire...


Aujourd'hui, à la Une du journal Libération, une photo de chez Papa, un restaurant de notre quartier. "Papa" (Bruno Druilhe) vient parfois acheter des livres. Il soutient ses salariés en grève qui réclament leur régularisation.
Ces derniers avaient donné à l'embauche des photocopies de pièces d'identité, les numéros avaient été acceptés par l'Urssaf. Tout le monde payait gentiment ses impôts,"papa" a formé pendant des années des travailleurs africains à la cuisine du sud-ouest, ne trouvant pas d'autre main-d'oeuvre intéressée par ses offres d'emploi.

Je vais demander à voir la carte d'identité de la stagiaire.

Y'a d'autres vedettes dans notre quartier. Tout-à-l'heure, une cliente m'a dit que la jeune femme qui achetait un livre dans notre librairie cette semaine était Julie D., l' actrice. Nous avons aussi Emilie D. et Vanessa L. comme clientes mais allant peu au cinéma, regardant peu la télévision et souvent distraite ou sans mes lunettes, je ne les reconnais pas. Ca fait rigoler Maryline et les copines.

On a perdu l'agenda de la librairie cette semaine. Enfoui, sous une pile de factures, j'y ai vu comme un message. Je pars donc quelques jours avec mes filles pour les vacances scolaires...Le blog reprendra dans huit jours.

Nous avons eu la visite surprise de notre réprésentant Sodis, Arnaud venu avec des macarons. Nous allons reprendre nos vieilles et bonnes habitudes de commandes de librairies différentes parallèles de 72ème niveau.

Pas une journée sans que nous recevions des candidatures spontanées ou des visites de jeunes à la recherche d'un stage dans une librairie.
Pour intégrer l'Institut de Formation des libraires (l'INFL), le futur étudiant doit d'abord trouver un stage en librairie avant d'intégrer l'école.
Incroyable le nombre de jeunes et moins jeunes qui désirent être libraires!
Faut dire que c'est un beau métier...
Quel dommage qu'on gagne si peu notre vie!

Tout le quartier est amoureux de la nouvelle boulangère du faubourg Saint-Martin! Faut dire qu'elle est vraiment chouette.
Le poète Emmanuel Hocquard a dédié un de ses livres à sa boulangère Viviane mais je ne sais plus lequel.

Nous rangeons les commandes clients dans la bibliothèque derrière nous. Aujourd'hui, mal posé, un livre a failli me blesser en dégringolant. Il s'agissait des carnets d'une note prise par jour, d'un petit brouillard journalier de Gilles Ortlieb, Sous le crible, éd. Finitude.
Jusque-là, rien d'extraordinaire, on se fait assommer régulièrement par les livres.
Mais là où l'histoire devient amusante, c'est que je l'ai ouvert au hasard page 51 et j'ai lu:
"Des fraises des bois poussent sur le ballast entre les traverses de la gare de l'Est. Un peu huileuses de goût et rachitiques de formes, il est donc possible de cueillir, en saison, des fraises sauvages dans le Xème arrondissement de Paris."
Ca alors!

16 avril 2008

Un mercredi ensoleillé

Comme c'était bon de voir le soleil aujourd'hui!
Et la lumière!
La journée paraissait plus rose dans la ville grise.


En vitrine, la poussière dansait dans les rayons de soleil. J'ai agité mollement le plumeau pour la déplacer.

Je n'ai pas eu envie de retirer l'affiche pour la venue d'Anna Gavalda en vitrine de dimanche dernier. Il aurait fallu faire les vitres aussi.
Une cliente nous a demandé si elle comptait revenir. Il y avait tant de monde...
Une autre s'est plainte de ne pas avoir reçu de mails.
Comme il suffit d'une faute de point ou de lettre, il est fort possible que nous n'ayons pas bien retranscrit son adresse.
Sinon, nous avons eu beaucoup de remerciements.
Un client qui avait fait la queue pendant une heure et à qui j'ai demandé si l'attente n'avait pas été trop longue, m'a répondu que l'attente décuple le plaisir.

Une personne nous a dit qu'elle ne savait pas si on pouvait acheter le roman puisque nous avions écrit "la librairie vous invite à rencontrer..." sur l'affiche.
Ah, zut alors!

Je me suis régalée en lisant Candelaria ne viendra pas, de Mercedes Deambrosis, illustré par Marko Velk aux éditions du Chemin de fer.
Je l'ai lu parce que l'auteur(e) commence par citer son âge qui est le mien et à en être étonnée.
"Mon Dieu, ...ans. J'ai attrapé ...ans,pensa-t-elle. L'énormité du chiffre énoncé lui fit ouvrir les yeux."
Nous avions déjà repéré cet écrivain publié chez Buchet-Chastel.

Question : quel âge ai-je?
Le gagnant ou la gagnante recevra un marque tap'âge.
Hi hi...

J'adore les marque-pages des éditions Zulma. Ils sont aussi beaux que la couverture de leurs livres. Sur l'un, une jolie phrase de Cicéron:
"Si vous avez une bibliothèque et un jardin, c'est tout ce qu'il vous faut".
Il me manque donc le jardin. Je savais bien qu'il me manquait quelque chose.

J'ai passé une commande pour un client étranger. Il parlait avec un fort accent espagnol, demandait un titre approximatif dont il ne connaissait ni l'auteur ni l'éditeur. Comme je n'ai pas l'oreille fine, j'ai peur qu'il soit surpris à la réception de sa commande.

Eu la visite d'une famille dont je suis admirative. Le père, la mère, les deux enfants sont tous très gentils et très beaux, même le chien.

J'ai renversé mon sac à la banque en allant déposer chèques et espèces. Hum, j'ai eu un peu honte de tout ce qu'il contenait étalé sur le sol au vu du beau monsieur qui était derrière moi et qui m'a aidée à ramasser mes petites affaires...

Sept billets de 20 euros n'ont pas été reconnus par l'automate.

Les livres n'ont pas toujours une odeur agréable. Nous avons ri en reniflant les pages aux senteurs de moisi d'un titre des éditions Shampoing.

Une de nos clientes est arrivée avec un énorme pansement au bras et à la main. Elle avait voulu faire de la cuisine à son mari. On va supprimer le rayon cuisine, trop dangereux.

13 avril 2008

Signature d'Anna Gavalda

Le ciel était bleu lorsque Anna est arrivée.
Pile à l'heure, bonheur.
De nombreuses personnes déjà l'attendaient. Maryline avait préparé du café. Elle en avait besoin.
La semaine avait été rude pour elle.
Anna s'était déplacée au Bon Marché, à Grenoble, à Chamberry...Dans l'une de ces deux villes,la séance de dédicace commencée à 15h avait duré jusqu'à 1 heure du mat' l'obligeant à dormir sur place.
C'était plus que gentil de revenir dans notre petite librairie. Comme nous étions heureuses qu'elle nous appelle pour nous demander si nous voulions qu'elle revienne!

Nous ne rêvions que de la revoir.


Qu'allait-elle écrire de beau?


Elle avait trouvé. Il faut dire que chacun avait droit à un dessin différent et rehaussé à l'aquarelle!


Magali, la maman de la jeune Anna.
Anna, notre écrivain, l'avait reconnue. Elles viennent à chaque signature depuis l'ouverture de la librairie.
Là, j'ai été nouille de refaire les présentations, j'ai un peu gâché le plaisir des deux Anna.
J'ai appris plus tard qu'elle s'était demandée si elle reverrait la petite Anna rencontrée bébé lors d'une première signature... Quelque part, elle l'attendait.

Franchement, je ne pensais pas qu'Anna avait une telle mémoire des gens.
Je pensais plutôt que dédicacer des centaines de livres laissait une image confuse de foule, bloc indistinct dans la mémoire d'un auteur. Evidemment, certains lecteurs marquent plus que d'autres. Et Anna, femme sensible, aime le genre humain, s'intéresse à leurs vies. Ensemble, c'est tout...


Anna a 8 ans maintenant. Comme elles sont jolies les Anna!


Les petites Clara sont pas mal non plus!


Les grands Balthazar sont attentifs et copieurs...


Marguerite, en stage chez nous actuellement et Stéphanie, notre ancienne stagiaire, devenue libraire aux Guetteurs de vent dans le XVIIème.


Gérard Pourret, éditions Mouck, nouvellement installé dans le Xème et Anna regardant ses albums.


Au fond, tata Monique, Anna et Brigitte.


Maryline et Anna


Marguerite lisant...


Pause: Anna mange un bout de quiche Lorraine.
Admirez la précision du reportage!


Claude Tarrène, directeur commercial des éditions Le Dilettante, venu voir si tout se passait bien.
J'aime beaucoup son écharpe bleue.
Je veux la même. Elle irait bien avec ma veste en daim.


Le dernier coup de coeur d'Anna:
La Guerre d'Alan d'Emmanuel Guibert, éd. L'Association.
Je l'ai entendue dire qu'elle aimait aussi beaucoup McLiam Wilson.
A un client qui achetait Le Seigneur de Bombay,de Vikram Chandra, éd. Robert Laffont, elle a proposé de trouer aussi la couverture de son dernier roman...mais que blague à part, il achetait un bon livre.
(merci à la librairie Mots en marge pour cette belle idée de noter les coups de coeur des écrivains.)


Anna a reconnu David. Mais qu'est-ce qu'ils se racontent? J'étais trop loin pour entendre...


Anna devant Anne et l'une de ses filles


Anna s'est appliquée pour la signature de Nathalie. J'essayais de faire la mise au point avec mon appareil. Mais, pffft, je n'arriverai jamais à savoir s'il faut mettre le flash ou pas.
Heureusement que Jean-Claude était là pour les photos. Merci encore et mille fois.


Anna et Nathalie Iris, libraire (librairie Mots en marge, à La Garenne- Colombes)
Jadis, Nathalie avait fait un stage chez nous avant d'ouvrir sa librairie.
J'avais un peu peur de ne pas lui avoir appris suffisamment les bases du métier...mais, ouf, sa librairie fonctionne bien et elle la gère intelligemment.


Trio de libraires: Nathalie, sa collègue et moi.
Rien à faire, je me trouve très moche en photo. Soyez chics, ne cliquez pas sur la photo pour l'agrandir...


Enfants lecteurs...
Pour faire sourire nos clients, je dis parfois que les enfants sont merveilleux quand ils lisent et quand ils dorment.
STOP, je sais que les enfants peuvent être merveilleux tout court...mais pas toujours dans une librairie. Parfois, ils nous mettent le souk!


Anna et Sylvie. Le grand et beau jeune homme est l'amoureux de ma fille Jeanne.
J'ai sa permission pour le dire.


Anna , tête baissée mais toujours souriante.


Ma fille cadette Hélène, faisant dédicacer La consolante à sa romancière favorite pour son amie Laure.
Comme elle est jolie ma puce!
A côté, Valentine, la soeur de notre filleul, une autre beauté.


Mon Hélénou encore.
A la fin de la signature, Anna a pris ma fille comme Assistante personnelle. Elle était fière mon Hélénou!


Youpi!
Anna est heureuse d'être venue nous revoir tous.


...et est repartie fleurie.

La séance de dédicace a commencé à 11h et s'est terminée à 16h.
Etrange, le ciel est devenu gris et la pluie s'est mise à tomber lorsqu'on a fermé la porte de la librairie.

10 avril 2008

Rien à remarquer

Les journées passent, certaines sont moins marquantes.

Je suis allée chez le coiffeur, personne ne l'a remarqué.

Entendu dans la librairie: "Lorsqu'une femme sourit, elle n'est jamais vieille." Je garde cette phrase en mémoire, elle peut dépanner en cas de blues.

Vu un monsieur prendre en photo l'affiche annonçant la venue d'Anna Gavalda dimanche dans notre librairie. Va t-il l'envoyer à ses amis?
Hélàs, la météo annonce encore de la pluie pour dimanche.


Nos clients sont fatigués. Une cliente a oublié son cartable plein de dossiers à étudier ce soir. C'était un bel acte manqué.

Nous avons passé commande des nouveautés de mai distribuées par Hachette avec Gertrude notre nouvelle représentante. Pfft, on n'en peut plus des livres sur Sarkozy, sur L'Elysée. Serge Hefez va même sortir un essai sur La sarkoze obsessionnelle. Idem pour les livres sur mai 68. Y'en a trop.
J'ignore si nos collègues en vendent, mais nous, pas beaucoup pour l'instant.
Une cliente nous a fait rire en nous disant qu'elle achèterait les livres sur mai 68 en juin lorsqu'ils seront soldés. Ah, si on pouvait!

J'ai passé quatre coups de fil à France Télécom pour notre problème de connexion Internet. Mes oreilles méritent une médaille de l'héroïsme.

Toute la rue a le code de la porte de l'immeuble au-dessus de la librairie sauf les coursiers. Pas un jour sans qu'on nous le demande.
L'un de ces coursiers à moto nous l'a fait répéter trois fois en nous disant:
-"Je n'entends pas, j'ai mon baladeur sous mon casque."

Le plastique des cartes bleues (qui ne sont pas toujours bleues) est de moins en moins épais. Nous avons remarqué que nos clients ont des cartes de plus en plus fendues, cassées, grignotées...
Pour l'instant, on compte sur les doigts d'une main les clients qui ont une carte noire.

Maryline a glissé dans mon sac le livre de Jean Ristat, Ode pour hâter la venue du printemps, coll Poésie/Gallimard.

" En effet, messieurs, la littérature ne mène à rien. C'est pour ça qu'elle m'intéresse. Je vous donne mon bonsoir. Car il me faut inventer de nouveaux genres poétiques."
Jean Ristat, Lord B.

09 avril 2008

Dimanche, Anna Gavalda viendra

...à la librairie dédicacer son dernier roman La consolante, paru aux éditions Le Dilettante, de 11 h à 13 h 30.
Mais nous pensons qu'elle restera plus longtemps. Beaucoup de nos clients et amis ont envie de la rencontrer.
Comme d'habitude, j'ai la pétoche.
S'il n'y avait personne?
Ou trop de monde?
S'il pleuvait?
Si elle ne venait pas?
Maryline me rassure. Tout se passera bien.
Pour préparer sa venue, nous avons envoyé des kilos de mails.
J'ai un bout de fichier clients sur mon vieil ordi à la maison qui beugue tout le temps et que mes filles monopolisent.
Les mails s'emmêlent.
Un ami nous a aidé ,heureusement.
Bref, vous devez avoir reçu plein de messages de tous nos ordinateurs.
Pour plus de sécurité, j'ai envoyé quelques invitations par la poste...
Au cas où.

Je peste après les messages des Mail Delivery System ou System Administrator. Il faudrait que je mette à jour ce fichier clients. C'est un sacré boulot!

Marguerite, notre nouvelle stagiaire, est arrivée.
Elle est charmante et semble toute contente de travailler avec nous.
Nous aussi.


Animation dans la rue Alexandre Parodi. Une grue bouche la rue. Elle enlève des tonnes de terre du jardin intérieur d'un immeuble. Les propriétaires ont décidé de mettre des dalles à la place. Une locataire pleure l'arbre qui était dans le jardin.


J'ai rendu une petite visite à la librairie Tschann, boulevard du Montparnasse. J'adore cette librairie. Le rayon poésie est topissimmmmmme. J'aurais bien aimé discuter avec Muriel.
Yannick m'a conseillé de lire La lisibilité du monde, de Hans Blumenberg, éd. du Cerf.
Là, il me faut des vacances.

06 avril 2008

Samedi

Hier samedi, les habitants du quartier étaient désemparés: Picard était en grève, le poissonnier avait encore une panne d'oreiller. Où acheter du poisson?
Alors, ils entraient dans la librairie...

Maryline, la pro du changement d'ampoules à la librairie, a malencontreusement fait tomber une petite vis des lampes halogènes. Nous avons passé un petit moment à quatre pattes par terre en train de chercher une petite vis de 3 millimètres de long sur la moquette.
Sous le bureau, j'ai retrouvé des pièces de 1 et 2 centimes, une lentille de contact, un ticket de métro, un trombone, une gomme et de la poussière.

Une cliente en voyage a fait livrer 4 caisses de champagne chez nous. Nous avons regretté l'absence de réfrigérateur dans notre librairie, on aurait pu faire une dégustation. Au Comptoir des mots, une grande librairie dans le XXème, ils mettent la littérature érotique dans leur frigo.

Nous avons entendu des phrases qui nous ont fait beaucoup rire:
"Je veux bien sauver le peuple mais surtout pas vivre avec lui".

"Chaque poubelle trouve son couvercle"

A quelqu'un qui avait dit au chancelier Konrad Adenauer "Vous vivrez jusqu'à 110 ans, ce dernier avait répondu: "Pourquoi être pessimiste".

M. W nous a appris que le numéro 1 de la collection Le Livre de poche était Koenigsmark, de Pierre Benoit. Je me suis souvenue l'avoir vu dans la bibliothèque de mes parents.

Une cliente nous a demandé de l'aider à trouver un livre pour une copine. J'aurais voulu enregistrer la description de la copine.
-"C'est pour une copine qui ne lit pas, ne s'intéresse à rien. Elle cherche mollement du boulot mais n'a pas de formation. Elle ne voyage pas non plus et n'aime pas faire la cuisine".
Je lui ai proposé "L'Air intelligent,Théorie et pratique, de Jean-Luc Florin, éd. Melville/Léo Scheer.

Une cliente cherchait un livre pour partir en week-end.
Comme nous lui demandions où elle allait, elle nous a répondu qu'elle n'en savait rien. Elle avait rendez-vous à 12h à la gare de Lyon. Ses amis lui offrait un week-end surprise à quelques heures de Paris.

Nous avons reçu un office mis en vente le 1er avril des éditions Ramsay "Confidentiel les SMS du Président, Si tu reviens...Dès réception de cette merdouille vendue quand même 9 euros, nous l'avons planquée sous la table. Mais une amie nous l'a demandé.

03 avril 2008

Désordre

Nous avons refait les vitrines.
C'est difficile à faire une vitrine. Parfois, je suis tentée de mettre des objets pour "l'animer" mais je me souviens d'une critique de Dominique Fourcade devant une vitrine pleine de babioles autour des livres.
En mon for intérieur, je pensais que le libraire s'était donné un mal de chien pour rien.
Alors, je pose les livres côte à côte. Aujourd'hui, j'ai installé une pile de La consolante d'Anna Gavalda, et je suis toute contente de ma montagne de livres rouges. La semaine dernière, nous avions fait une barricade du Pavé de mai 68...
Nous avons un fil à linge où nous mettons de temps en temps des affiches suspendues avec des pinces à linge.
Je suis tentée de mettre des petits mots sur les jaquettes. Je ne mettrais pas "à lire absolument, attention chef-d'oeuvre" mais La jaquette est jolie, ce sera très chic sur votre table basse du salon... Ce livre est nul mais dans les meilleures ventes...En sur- stock chez nous...L'auteur(e) est très jolie, c'est déjà un atout, vous avez sa photo sur le bandeau...Si vous voulez vous faire des ennemis, offrez ce non livre...Livre trop cher mais le prix s'oublie, la qualité reste...L'éditeur est au bord de la faillite, soyez chic...Mais ça ferait désordre.
Alors, la vitrine est sage comme une image.

La librairie garde encore les traces de l'inventaire. Nous manquons de temps et d'énergie pour mieux la ranger.
Emmanuel Hocquard, dans Une grammaire de Tanger, éd.Institut français de Tanger/CIPM raconte que petit, il était affreusement désordonné et que sa mère qui était latiniste, avait coutume de lui dire que "le désordre de sa chambre était à l'image du désordre de sa tête".
Je suis une autre mère qui dit pareil à ses filles.
Je suis aussi une libraire qui n'arrive pas à ranger sa librairie et qui perd son latin.

Certains de nos clients nous disent gentiment que c'est bien une librairie pas très rangée. On peut fouiller.
Ca nous arrange.

01 avril 2008

Inventaire terminé

L'inventaire a duré trois jours. Commencé dimanche, nous avons fini mardi à 17h.
Nous sommes à ramasser à La petite cuillère à cafter. (Titre de Jean-Bernard Pouy, Le Poulpe, Ed. La Baleine)

Cette année, nous étions trois, parfois quatre à inventorier : Zabeth, Jean-Claude, Maryline et moi, un quatuor de choc. Les bip bip des scanner portables formaient un joyeux concerto.
Le miaulement d'un chat dans la courette nous accompagnait.

Des chocs, nous en avons eu: panne de portable pour scanner les livres, d'imprimante, de téléphone, de liaison internet. Tout n'est pas encore réglé, nous n'arrivons toujours pas à envoyer nos commandes via internet.

Pourtant, les techniciens se sont succédés. Nous les entendions soupirer, prononcer des drôles de phrases que mes oreilles déformaient: "Quand je ping, elle veut pas risette, pas d'option idéfix, j'ai débranché le routard..."

C'est un peu de ma faute ces pannes. Un commercial de chez Orange m'a persuadé de changer de forfait pro en argumentant que nous ferions ainsi des économies vu nos consommations téléphoniques. Il en a profité pour nous mettre un débit internet plus élevé sans nous prévenir que cette opération allait tout déparamétrer.
Grrr...

Une surprise: un petit mot d'une amie retrouvé dans un livre avec des grosses bises. C'était amusant de découvrir les quelques lignes de mon amie Laurence à ce moment-là. Ses bises tombaient à pic, j'en avais besoin.

Des bobos: une chute d'escabeau, un ongle abimé; une chute de livres en cascade posés en domino aurait pu être dramatique.

Quelques phrases entendues au hasard: "Je gratte Bouraoui, elle colle l'étiquette."
"Je vais faire sous la table".
"Monsieur le Gros Monsieur
est tombé".(Titre de Francis Cohen, éditions Théâtre Typographique).
Je vous épargne les réflexions de chacun des inventoristes sur les livres poussiéreux, invendus depuis des lustres.





Maryline en premier plan et moi aux commandes de l'ordinatueur.

Maryline en action.

Zabeth concentrée.

Et moi...toujours avec mon petit sourire niais lorsque je sais qu'on me photographie.