31 décembre 2006

Dernier samedi de l'année

Belle journée à l'intérieur dans la chaleur de notre antre, dans la lumière molle de la librairie comme nous l'a un jour écrit Véronique Ovaldé.
A l'extérieur, pouah le temps gris sur un Paris sans coloris!

Comme Maryline était en vadrouille et Margot KO, ma fille aînée est venue m'aider cet après-midi.
J'étais heureuse d'avoir sa présence à côté de moi, ma fille déjà si grande ...et si jolie.
Comme je m'y attendais, elle a compris en trois minutes chrono comment fonctionnait le logiciel.
Elle passe son bac à la fin d'année. Je pense que si elle connaissait seulement les titres et les auteurs des livres de la librairie, ce serait un atout pour elle.

Vu un client avec des ongles si longs qu'il n'arrivait pas à tourner les pages d'un livre.

Nous avons deux clientes homonymes très sympathiques toutes les deux.Elles ont presque la même voix au téléphone si bien que nous ne savons jamais laquelle nous appelle.Lorsque l'une vient chercher le livre commandé, nous lui disons à chaque fois:
-" Ah, c'était vous!"
Curieux, elles travaillent toutes les deux au ministère de l'éducation nationale, ont à peu près le même âge et habitent le même quartier.Il faudrait qu'elles se rencontrent, elles pourraient peut-être devenir amies.

J'ai un mal fou lorsque je suis un peu fatiguée à me souvenir des noms de certains clients... mais pas de tous. Ma mémoire est injuste. Il y a certains fidèles clients dont je n'arrive absolument pas à me souvenir de leur patronyme.Peut-être que ma mémoire se réserve pour les titres des livres, des auteurs, des éditeurs...Peut-être certains noms avec certaines consonances me sont impossibles à mémoriser...
Bref, aujourd'hui, une cliente fidèle à qui je demandais pour la énième fois son nom et numéro de téléphone pour la commande m'a répondu:
"-Personne ne me reconnaît jamais!"
Sa réponse était drôle, je crois que je me souviendrais de son nom désormais.

Une jeune cliente m'a montré un livre non massicoté en me disant qu'il avait un défaut, l'imprimeur n'avait pas coupé les pages. Ce n'est pas la première fois que des jeunes lecteurs nous font cette remarque. Ils ne savent pas que les livres étaient ainsi faits à l'époque de leurs grands-parents.

J'ai près de moi sur mon bureau Une poignée de monde, éditions Gallimard , oct.2006 et La mer à boire, Poésie poche Gallimard, oct.2006 , poèmes de Ludovic Janvier.
Dans le premier titre , à la dernière page:
"La chance de ta vie aura été
d'avoir pu dire
que la chance de ta vie aura été
d'avoir pu dire"

30 décembre 2006

Des nouvelles

Chers vous tous,

A la demande de quelques uns (et d'un surtout en particulier), je vous écris quelques mots ce soir avant la fin de l'année.
Il m'est difficile parfois d'écrire quotidiennement sur ce blog.
N'étant pas écrivain ni journaliste, je peine. Parfois, le temps me manque.
Six mois déjà que je vous raconte notre vie de libraire...
Ai-je encore des choses à dire? N'êtes-vous pas lassé de me lire?
Je me pose des tas de questions existentielles: pourquoi écrire...et sur un blog? D'autre le font si bien...Pourquoi raconter des anecdotes? En plus, je ne peux pas raconter toute la vérité.( En aucun cas, je ne voudrais faire de la peine à quelqu'un qui se reconnaîtrait.)Je devrais parler plus des livres.
Mais je ne lis pas assez ces temps-ci.
J'ai l'impression de n'avoir rien lu...
Tout ça, je vous l'ai déjà dit.

Et les dizaines de cartes de voeux à envoyer...

Grâce à vous, la librairie n'a pas désempli ces dernières semaines. Nous avons travaillé sans relâche .Quel plaisir pour nous de voir la librairie pleine de monde! C'est la plus belle récompense et le plus bel encouragement.
La librairie est vide, les livres penchent,les étagères crient famine.
Sommes épuisettes, crevettes mais très heureuses.
Nous allons pouvoir acheter de nouveaux livres, de nouvelles gourmandises.
Une nouvelle rentrée littéraire arrive.

Catastrophe, Margot qui nous a aidé au mois de décembre s'est cassé le pied.

Les retours des clients commencent un peu, très peu, je dois avouer.
Un client qui a reçu un livre qui ne lui plaisait pas de la part de son fils a préféré se faire rembourser...
Dans l'ensemble, les livres ont beaucoup plu aux enfants.

Maryline a écrit sur le carnet de commande " La guerre des femmes" au lieu de "La guerre des fesses..." de Louis de Bernières.

Nous avons fini la dernière boîte de truffes au chocolat.

Au bord du canal Saint-Martin, les tentes des SDF ...

Cette semaine, j'ai lu"L'attente, l'oubli" de Maurice Blanchot, coll. L'Imaginaire, Gallimard.
Ecriture incroyable et magnifique qui me laisse perplexe et me fait prendre conscience de mon inconscience face à l'écriture, de mon ignorance face à la littérature.Je me sens toute petite.
Le Pressentiment, d'Emmanuel Bove, éd. Castor Astral,
Doppler, d'Erlend Loe... éditions Gaïa

J'ai réussi à mettre en place la nouvelle version de blogger, ce site sur lequel je rédige ce blog.

Arriverez-vous à me lire demain?

21 décembre 2006

23 heures

Nous sommes encore à la librairie.
L'écriture de ce blog est une petite récréation entre mille choses à faire avant demain.
Entendez-vous le doux bruit de l'étiqueteuse?
Un client promène son chien et tapote le cadran de sa montre à notre intention.

Et oui, monsieur, c'est pour mieux vous servir...

On devrait installer un lit d'appoint dans le sous-sol. D'ailleurs, souvent on se dit dans la journée qu'on ferait bien une petite sieste.

Maryline ne comprend pas. La commande du client 4 du carnet 19 a disparu.
-"Non, Maryline, je t'assure, ce n'est pas moi qui l'ai prise.
Le client a dû passer.

Qu'est-ce que je mets sur le blog Maryline?
-"Raconte la visite des techniciens de Praxiel, la société qui nous a installé nos ordinateurs."

Ils sont venus tous ensemble cet après-midi nous faire un p'tit coucou et nous souhaiter de joyeuses fêtes.C'était vraiment adorable de leur part.

- "Explique que j'ai ouvert 26 cartons aujourd'hui, que je suis crevette et que j'ai envie d'une bière"

Voilà, c'est dit.
Maintenant, on éteint.
La librairie est fermée. Je ne sais pas si je vais avoir le temps d'écrire sur le blog demain et après-demain.Maryline et moi vous souhaitons un joyeux Noël avec plein de bonnes lectures.
A bientôt!
Ma & Co

TOUT va bien

Somme toute.
Beaucoup de monde à la librairie. Nous ne chômons pas! Cette semaine est décisive pour l'économie de notre librairie.
Hélàs, nous manquons de temps pour bien conseiller les clients égarés dans nos rayons ou sans idées pour leurs cadeaux.
Je suis à la caisse. D'une main, je zipe le code -barre des livres pendant que l'autre tapote la somme sur l'appareil carte-bleue.Il me faut une minute pour faire un paquet cadeau, quelques secondes pour faire la carte de fidélité.
Maryline réceptionne les colis et trie les commandes clients .De temps en temps, nous intervertissons les rôles.

De tout coeur.
Chacun a sa façon très personnelle de choisir un livre pour un membre de sa famille ou un ami...Certains nous surprennent, nous attendrissent, d'autres moins.
Ainsi une dame désirait offrir un livre pas trop cher à sa belle-fille qui ne s'intéresse à rien ...
J'ai trouvé très mignon la jeune fille qui cherchait un livre érotique pour son grand-père qui raffole de ce genre de littérature.
Au passage, j'ai constaté la pauvreté de notre rayon érotique. A part quelques classiques, rien de bien...vigoureux.Qui pourrait nous conseiller? Nous sommes nulles.
Tout ce qu'il y a de plus sympa les collègues de bureau qui se cotisent pour offrir des livres à un autre collègue.

Comme tout.
Hakim, libraire à la librairie Les Orgues nous a téléphoné au jourd'hui. Il se trouvait au stock Hachette à Vanves et était prêt à nous prendre des livres si nous en avions besoin.Gentil comme tout!

Tout plein.
Un client ami nous a rapporté du Touron de Galice.
Le touron rend tout rond...mais quel délice!
Merci tout plein!

Tout-à-coup aujourd'hui,
la porte s'est ouverte et monsieur H. a passé la tête:
- "Vous n'avez rien pour moi?"nous a-t-il demandé
- "Euh, qu'avez-vous commandé?"lui avons-nous demandé un peu inquiètes.
- "je ne sais plus, peut-être rien ."
Effectivement, monsieur H.n'avait plus rien en attente chez nous.

En toutes lettres.
Merci Sam pour votre carte de voeux.Elle est sur mon bureau à côté de moi.
J'ai reçu aujourd'hui une carte énigmatique qui me dit à bientôt, signée d'un joli prénom au verso.
Au recto cette phrase d'Oscar Wilde: " Qui dit la vérité sera démasqué tôt ou tard"

A tout prendre.
Je lis page 61 dans notre revue professionnelle Livres hebdo que la FNAC aurait décidé de ne plus pratiquer la remise de 5% sur le prix des livres à compter de janvier.Cette remise sera réservée à ses adhérents.C'est une façon d'accroître son chiffre d'affaires et surtout la rentabilité d'une activité qui ne progresse guère, écrit le rédacteur de l'article.

Envers et contre tout, la librairie en France survivra t-elle à la révolution numérique, au manque de nouveaux lecteurs de livres et tout et tout?

20 décembre 2006

On ne voit pas le jour...

J'écris sous la dictée de Maryline...qui me sert un énième café bien fort actuellement.
Nous sommes à la librairie depuis l'aube.

Effectivement, nous ne voyons pas le jour. Nous arrivons tôt à la librairie pour déballer les cartons , le soir, nous quittons tard et la nuit, nos rêves s'emballent on déballe encore...La commande de Monsieur T. qui était furieux au téléphone hier sera-t-elle là à temps? Et Jean-Paul , notre coursier, récupérera-t-il les cartons livrés par mégarde dans une autre librairie?
Un vrai suspens...

Jean-Paul, notre coursier amoureux, distrait...si tu nous lis, tu nous a aussi livré un colis destiné à une autre librairie .

J'ai du mal à tenir le blog, répondre à tous les mails, envoyer tous les fax,aller à la banque, à la poste (queue de 4 kilomètres!),rappeler tous les clients et amis qui laissent des messages sur tous les téléphones, envoyer et répondre aux cartes de voeux...
Et mes filles en ont marre d'avoir des livres pour Noël...
Ouh la la, il va falloir que j'aille faire des courses!

18 décembre 2006

Ouverture les dimanches et lundis

Au mois de décembre, nous ouvrons la librairie les dimanches et lundis.
C'est comme une permanence.Nous sommes là et essayons de proposer à nos clients le plus large choix de livres avec une plus grande amplitude horaire.

Ce qui est assez commode.
Ainsi, nous avons secouru un client ami coincé dans son parking. Il n'arrivait plus à sortir et a pensé à nous appeler. Maryline est allée chercher le gardien de l'immeuble...et quelques colis de la Redoute ou autres sont parfois déposés chez nous.

Chaque année, nous nous demandons si nous avons fait les bons choix, si les beaux livres partiront, si nous aurons en quantité suffisante les romans demandés.

Les commandes particulières sont parfois difficiles à obtenir , les distributeurs livreront-ils à temps ?Nous ne devons pas non plus nous tromper dans le titre commandé.
Depuis deux jours, l'envoi des commandes par EDI est lente comme saturée. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois , j'imagine des tuyaux invisibles qui se bouchent...

Demain ou après -demain, nous prendrons les dernières commandes pour ceux qui veulent leurs livres pour Noël.Vendredi, j'irai chez un grossiste pour essayer de satisfaire les retardataires.

Certains de nos clients sont fatigués. L'un aujourd'hui est venu chercher son livre à la "pharmacie",lapsus révélateur, (à moins que le livre ait des vertus thérapeutiques , ce que je pense d'ailleurs.)

Maryline a tapé le montant d'une vente sur les touches du téléphone au lieu de l'appareil carte-bleue...

Depuis, sept ans que la librairie est ouverte, nous avons un client qui nous achète toujours le même livre. Grand sourire de notre part aujourd'hui: le client est venu nous avertir qu'il était traduit en anglais et désirait donc se le procurer dans cette langue.Hélàs, nous ne pourrons pas lui obtenir.

Objets oubliés dans la librairie (30 et 31)

30) Un portefeuille épais (récupéré)
31) Une plaque de plexiglas

17 décembre 2006

Dans le Journal Dix et Demi

...la page de votre libraire apprentie journaliste.
Vous verrez la lettre que m'a apportée Talhula, une petite fille malicieuse qui vient depuis l'ouverture de la librairie nous dévaliser en romans.
Quelle plaisir pour nous de voir les enfants devenir des fidèles clients!

Si vous cliquez sur les articles, ils s'agrandissent et vous pouvez les lire. C'est magique!


14 décembre 2006

Jeudi étourdi

Le commissariat du 19ème arrondissement a téléphoné. On leur a rapporté mon carnet de chèque. Incroyable !C'est le troisième appel à propos de mon sac. Et je n'ai même pas pensé à demander l'adresse de la personne qui a pris la peine de le rapporter au poste de police.Tête de litote.
J'ai discuté lecture avec le policier. Il était en train de lire un roman policier de Grisham lorsque je suis entrée le bout du nez glacé à l'ouverture du commissariat. Il m'a dit avoir lu tous les livres de Patricia Highsmith, de Stephen King et d'Eric-Emmanuel Schmitt. Sur un petit bout de papier, il a noté l'adresse de la librairie et viendra peut-être un jour nous rendre visite.

Nous avons oublié d'envoyer une invitation pour l'inauguration à madame L, cliente fidèle. Elle est très vexée et nous l'a formulé. Nous ne savons pas comment nous faire pardonner.Elle nous a dit aussi qu'elle ne savait pas si elle allait continuer à venir chez nous...
Hum...délicat.Comment rattrapper l'irrattrapable?
Nous lui enverrons une petite carte pour les fêtes de fin d'année mais je sens qu'il faudrait faire plus, un geste plus fort plus fin plus personnel.
Qui donc encore avons-nous oublié?

La fatigue aidant, Maryline commet lapsus sur lapsus. C'est l'occasion de rire.
Ainsi elle a vendu aujourd'hui Les Jeunes filles en pleurs et a demandé la date des vacances solaires...

"Où est mon sac?" a demandé une cliente. "Je l'avais posé là!"
Angoisse et inquiétude pendant quelques secondes de notre part.
En fait, la cliente parlait de son sac en plastique blanc contenant des mandarines et des tomates.
Une amie cliente l'a emporté par mégarde mélangeant les sacs de courses.
Cinq minutes plus tard, elle est revenue et s'est excusée auprès de la cliente.

Ouf, tout va bien qui finit bien.

Objets oubliés dans la librairie (29)

29) Un panier en fil de scoubidou avec des chaussures dedans.

13 décembre 2006

Alors, et ton sac?

Toute la journée, les clients amis m'ont demandé des nouvelles de mon sac et de mon moral.Ce dernier est au beau fixe.

Ce soir, en quittant la librairie, j'ai vu un petit livre qui me clignait de l'oeil sur la table des nouveautés poches. Il s'agissait du dernier roman de Marie Desplechin, Le sac à main, Point Seuil, nov 2006.
J'ai été touchée par ce petit livre. Outre le sujet qui me tient à coeur actuellement, Marie Desplechin a des mots sensibles pour chaque objet contenu dans son sac . Elle ne veut avoir que ceux qui proviennent d'une personne qu'elle aime et pourtant elle perd tout, ce qui nous la rend sympathique.C'est d'ailleurs en perdant les clefs de sa chambre d'hôtel qu'elle rencontre son mari.

"Nous nous aimons d'un amour continu, distrait et sans condition"...écrit-elle en parlant d'elle et son mari.
Cette formulation me plait.
Je me souviens un jour l'avoir vue à la télévision à l'occasion de la sortie du livre écrit avec Lydie Violet, La vie sauve, Seuil, 2005.Le journaliste lui disait qu'on aimerait l'avoir pour amie.C'est vrai.
Je voudrais savoir si Lydie Violet va bien.

Ma fille cadette m'a demandée de lui prêter Le sac à main, elle adore cet auteur qui écrit aussi pour la jeunesse à l'Ecole des loisirs.

Le commissariat du 19ème arrondissemnt a téléphoné. On leur a rapporté mon carnet de chèque avec le précieux chèque dedans...L'inspecteur de police, très aimable au téléphone, m'attend demain avec un petit café, m'a t-il dit.

Nous avons vu deux berbères en costume regarder la vitrine de la librairie.

Une opération "trottoirs propres" se déroule actuellement dans notre rue. Le gardien de l'immeuble nous a prévenu. Des inspecteurs sont tapis entre les voitures prêts à donner des contraventions aux maîtres de chiens distraits, aux commerçants qui remplissent mal les poubelles, aux passants qui les visent mal ou les ignorent.

Le balayeur de la rue ne balaye que jusqu'à un mètre du caniveau hélàs.Nous commençons à le connaître. Il chante de temps en temps et nous adresse un petit signe.Mais il faut attendre les voitures de la mairie avec leur jet d'eau puissant pour nettoyer l'autre partie du trottoir.

On a volé mon sac à la librairie!

A l'occasion de l'inauguration de la librairie, M.Hubert Nyssen nous a composé un haïkaï:


Vire au passé cap à l'avenir
Deux batelières avec livres pour rames
Même sourire pour caresser les vagues.



Je lui ai répondu que samedi soir, je me sentais plutôt au creux de la vague et dans une galère.
Le lendemain de l'inauguration, on a volé mon sac qui se trouvait derrière la caisse.
Outre le fait que nous avons fait changer les serrures à 22 heures un samedi, c'est une petite catastrophe matérielle.
Nous avons quand même eu un fou rire (nerveux)en regardant le serrurier travailler. Il a posé un outil sur le livre de Tonino Benacquista, Le serrurier volant, paru aux éditions de l'Estuaire, nov. 2006.

Je vous résume ma vie en vous vidant mon sac.
Voici un petit inventaire du sac de la libraire en hommage à Prévert et en pensant à Brassens:

- carnet de chèques personnel
- carte d'identité
- chèque du salaire de mon mari (que je n'avais pas encore déposé à la banque)
- dans un petit porte-carte rouge :
- carte bleue personnelle
- carte bleue de la librairie
- carte vitale
- carte musée
- carte stationnement
- carte téléphonique
- porte- monnaie bleu avec environ 40 euros et le bouton d'une veste que je devais recoudre
- agenda tout neuf
- carnet d'adresses
- 3 stylos dont un beau, offert par ma soeur
- 2 paires de lunettes
- un livre ( mais je ne sais plus lequel)
- téléphone portable
- CD avec les photos de l'inauguration
- appareil photo numérique
- montre avec bracelet cassé
- clefs de la librairie
" de l'appartement
" de la voiture
" de l'antivol de mon vélo
- des timbres
- un paquet de cigarettes avec un briquet
- un petit carnet Actes Sud rempli de notes diverses
- des boucles d'oreilles qui pincent (fort)
- un petit collier acheté le jour même à une amie pour une autre amie
- factures de taxi à faire rembourser
- Tampax( je l'ai mentionné au policier qui n'a pas souri)
- une enveloppe à poster
- paquet de mouchoirs jetables

...les mouchoirs m'ont beaucoup manqué.

Dénouement:

Dimanche matin, un homme a téléphoné à la maison en expliquant qu'il avait retrouvé un porte-carte avec des cartes dedans et une paire de lunettes.
Il a expliqué à mon mari que son regard sur l'humanité avait changé depuis qu'il avait eu une crise d'épilepsie dans la rue et qu'on l'avait dépouillé à ce moment-là.

Hier, lundi, une dame a laissé un message sur le répondeur de la librairie. Elle avait retrouvé un sac avec des clefs de voiture, des boucles d'oreilles, un collier,des timbres, des factures de taxi, des stylos, un petit carnet de notes et diverses babioles...
Je n'y croyais pas!

J'ai appris que le même jour, une libraire dans Paris s'était fait voler aussi son sac.

Samedi, ma grand'tante Germaine est morte à l'âge de 100 ans.

Une cliente m'a dit que j'avais un mauvais karma samedi.

11 décembre 2006

Inauguration de la librairie et de l'épicerie Castro

Comme vous le savez, nous avons fait une soirée d'inauguration commune avec Bruno et Léo Castro qui ont repris notre ancien magasin et l'ont transformé en épicerie fine.
Vous avez été très nombreux à venir malgré la tempête ce soir-là.Pour Maryline et moi, c'était une grande joie de vous voir.
Inauguration pluvieuse, inauguration heureuse!
Pour ceux qui n'ont pas pu venir, merci pour vos nombreux messages.
Voici quelques photos en souvenir de cette soirée.
Lorsque nous serons de vieilles dames, nous les regarderons, attendries et nostalgiques.
Les sculptures et oeuvres sur papier sont de Brigitte Brandeau,mon professeur, mon maître... et notre amie.





Nos invités sont là!

En blouson blanc, Dominique de la librairie L'Invit' à lire

Le grand avec un verre à la main , je l'adOOOre

Brigitte Brandeau en pleine installation et fou rire

Sophie la libraire du MK2 , Maryline et moi

Zut, j'ai remis la même photo!

Oeuvre de Brigitte Brandeau

10 décembre 2006

Inauguration de la librairie et de l'épicerie Castro


Autour de la revue Nioques, Anne Petrequin, Virginie Lalucq et moi

Y'a foule!

Mes cousins de Noirmoutier sont là!

Maryline aux commandes avec son joli chapeau. Je veux le même!

Arnaud Pontier, j'ai beaucoup aimé son dernier roman Equinoxe paru chez Actes Sud

Mes enfants, mes amours...

M. Le Maire du Xème Tony Dreyfus et moi, l'air niais.

Oeuvres sur papier de Brigitte Brandeau

Inauguration de la librairie et de l'épicerie Castro


Tout le monde rit autour d'Elsa

Hum...que choisir?

Zabeth et Gérard,le fleuriste du faubourg

Léo tout sourire...

Bruno et Léo

La soirée se termine, le rideau est à moitié baissé

Les pages de Brigitte Brandeau avec les phrases qui tombent

Symbolique

08 décembre 2006

Litotempête pour l'inauguration !

Les amis, venez avec vos bottes et votre ciré!
On vous attend...

Ma & Co et Brigitte Brandeau, notre sculpteur.

07 décembre 2006

L'accueil des représentants

Ce matin, deux représentants de maison d'édition se trouvaient dans la librairie en même temps par hasard.
J'écoutais leur conversation:
-" Je me suis fait jeter par X , libraire dans la périphérie de Paris,et pourtant j'avais pris rendez-vous. C'est la troisième fois que j'y vais, j'en ai archi marre. Un coup , c'est l'ordinateur qui est en panne, une autre fois,il n'a pas encore déjeuné, une troisième fois, ce n'est pas le moment..."
-"Ah oui, je connais. Moi, c'était hier.Je n'avais pas pris rendez-vous et pourtant, il n'y avait personne dans la librairie..."

Je fais amende honorable. Une fois,j'ai mal reçu un représentant du groupe La Martinière. Je m'en souviens encore et m'en souviendrai toujours.Suite aux belles ventes de La terre vue du ciel, il nous imposait des quantités énormes de livres de photos que nous n'aimions pas trop, c'était un bras de fer à chacun de ses passages, un vrai forcing de sa part pour une librairie de 27m2.Nous n'avions plus de place pour les autres beaux livres qui nous plaisaient mieux.Les factures étaient énormes et nous n'avions pas un sou à l'époque. Nous avions une possibilité de retour mais les retours manuels de livres pesant des tonnes sont très lourds dans tous les sens du terme.C'était épouvantable et angoissant de commander dans ces conditions.Ce représentant était-il rémunéré en fonction de son chiffre d'affaire?
En tout cas, il devait mieux gagner sa vie que nous et c'est peut-être là où le bât blesse.

Depuis, je fais des efforts.
Nous nous efforçons de recevoir correctement dans la mesure du possible ces représentants qui ont un agenda chargé et une valise tout aussi chargée.A Paris, les déplacements ne sont pas toujours aisés. Nous sommes gâtées en visite et pouvons bénéficier à chacune de leur venue d'un peu de surremise, de quelques sacs ou marque-pages offerts ( de moins en moins)parfois d'un livre en service de presse. C'est l'occasion aussi d'avoir des nouvelles des uns et des autres.
Les représentants sont parfois d'anciens libraires attirés par un meilleur salaire .Dans ce métier, on rencontre des gens étonnants.
Nous en connaissions un qui arrivait toujours déprimé et très remonté après son employeur, un grand groupe.Il nous disait de ne surtout pas prendre tel titre, ce livre était archi nul et l'auteur pas sympa.Lorsqu'il nous conseillait de prendre tel roman, nous pouvions lui faire confiance et nous en prenions une pile...On riait bien.Sa méthode de travail était surprenante mais au fond, elle avait un sens.Je me demande ce qu'il est devenu ce drôle de "repré".
Il arrive que le représentant soit l'éditeur lui-même.Il faut bien commencer par là lorsqu'on démarre une maison d'édition .

Le bruit nous est parvenu qu'un libraire surnomme le livre de Jonathan Littell " Les Bienpayantes".

Demain soir, c'est l'inauguration de la librairie. Nous avons très peur qu'il pleuve.
Venez avec un parapluie...et priez pour nous.

Objets oubliés dans la librairie ( 27 et 28)

27) Un bonnet d'enfant en laine bleue avec des rayures (taille environ 18 mois)
28)Le journal Charlie hebdo mais nous savons qui l'a oublié...

Je l'ai lu ce soir.Trop drôle le dessin de Cabu!
page 13 :Michel Polac nous invite à relire ou à découvrir Jean Rhys, A septembre, Petronella (folio 2 euros), Les tigres sont plus beaux à voir, La prisonnière des Sargasses en écoutant Lady Day.

06 décembre 2006

Cadeaux

J'ai reçu ce matin par la poste un merveilleux cadeau: un tirage de tête portant le numéro 9 sur 30 de l'ouvrage de Joël Vernet et d'Anne Petrequin, A qui appartient le soleil?édité par Les Petits classiques du Grand Pirate.
Anne Petrequin me témoigne par ce cadeau précieux et rare une réelle amitié.Je suis très touchée.

page 9: " La fillette a glissé une phrase dans mon sac. C'est une phrase pour les jours de famine, quand les rires se noient dans le regard des morts. C'est une phrase que j'emporte car elle est peut-être la dernière:
A qui appartient le soleil?"


Nous sommes dans les préparatifs de la soirée d'inauguration de la librairie ce vendredi à partir de 19h30/20H.Nous avons envoyé des tas de mails et de lettres.J'ai eu beaucoup de mal à formuler l'invitation et ai renoncé à écrire "Venez boire le verre de l'amitié vendredi 8..."je trouvais la formule un peu niaise.Et pourtant, c'est vraiment ça, une amitié à laquelle nous trinquerons si vous venez, vous qui nous soutenez depuis notre ouverture.Nous avons plus que des rapports marchands avec vous...
Nous fêterons notre agrandissement avec les frères Castro, Bruno et Léo qui ont repris notre ancien magasin et l'ont transformé en épicerie fine.
Les nourritures terrestres et les nourritures intellectuelles vont très bien ensemble.

De nombreux messages nous parviennent en retour .
J'ai très peur d'avoir oublié d'envoyer une invitation à quelqu'un.

Quelqu'un ou quelqu'une a fait des noeuds à mon écharpe.Je l'avais posée sur la rambarde de l'escalier.Est-ce pour que je pense à lui ou à elle?

Comme elle ne pourra pas venir, madame H, une cliente amie, nous a offert un joli vase avec une rose.

05 décembre 2006

Fabienne Burckel / Les éd. du Chemin de fer

J'avais envoyé une petite carte à Fabienne Burckel voici quelques années pour lui dire que j'aimais beaucoup ses illustrations dans les albums jeunesse...
Aujourd'hui, Fabienne est entrée dans la librairie avec son carton de dessin sous le bras nous proposer gentiment de décorer notre vitrine avec ses planches.
Elle a obtenu le prix Goncourt de la jeunesse (catégorie illustration) en 1998 et continue d'écrire et illustrer des albums au Seuil Jeunesse.
Je vous conseille son dernier ouvrage, Une si jolie rencontre, qu'elle a illustré sur un texte de Martine Laffon.

Hier, je suis allée à une table ronde intitulée Transversales,organisée par les éditions Inventaire/Invention . Le sujet proposé était de réfléchir autour de nouvelles formes de médiation ...en librairie.
Comment promouvoir la présence d'ouvrages de création en librairie?
En direction du public: quelles actions proposer en librairie et hors les murs? Avec quels partenaires?
Comment sensibiliser les professionnels et les lecteurs sur les conditions de production et de diffusion des oeuvres de création?

Sujet difficile et vaste programme.Nous étions quelques libraires, diffuseurs, bibliothécaires, auteurs...à réfléchir à haute voix.
Si vous avez des idées...

Du coup, aujourd'hui, lorsqu'est entré le jeune éditeur des éditions du Chemin de fer, nous étions très attentives. Il nous a présenté ses ouvrages qu'il autodistribue.Les livres sont beaux et illustrés mais assez chers (de 13 à 15 euros), tous écrits par de bons auteurs.
Nous lui avons posé plein de questions auxquelles il a répondu avec une grande franchise.
La première prise de rendez-vous au téléphone est souvent aimable, nous a t-il dit, vu la qualité des auteurs de son petit catalogue comprenant 7 livres.
Ils sont 3 à travailler dans cette maison d'édition ouverte voici un an, constituée en association dont le siège est en Bourgogne.Ils ont reçu deux aides de cette région.
Le tirage de chaque livre est de 1000 exemplaires. Pour chaque livre à 15 euros,il faut compter 3,50 euros pour la fabrication (en France), 1 euro pour l'auteur, 1 euros pour l'illustrateur, 5 euros pour le libraire = 10, 50 euros Le reste est pour la maison d'édition, pour éditer d'autres titres.Les membres et adhérents de l'association leur achètent des tirages de tête ce qui les aide énormément.Il sera d'ailleurs ce week-end présent au salon de bibliophilie Page, porte de Charenton.
Il aime le côté "repulpant" des salons.Au dernier salon de Dijon, il a vendu 70 livres.
Leurs ouvrages se vendent mal dans les grandes librairies, ne bénéficient d'aucune presse. Une grande radio a parlé une fois de leurs livres grâce à une de leur amie qui connaissait quelqu'un que connaissait la journaliste de radio.
Il privilégie donc la prise de contact directe avec les libraires , l'aspect qualitatif des points de vente.Il nous accorde une remise de 35% et se moque de nous consentir un dépôt ou une facture à longue échéance.
Son fichier clients comporte 230 points de vente dont 150 librairies actives.
Il envoie les livres par Prisme (1, 50 euro l'envoi)

Demain il nous apporte les 7 titres que nous avons commandé par 3 exemplaires chacun.
Ce sera notre EDITEUR TEST.
Il nous a proposé de nous offrir un livre. J'ai choisi On a marché sur la tête, de Marie Le Drian,illustré par Raphaël Larre, parce que l'auteur est la moins connue et que c'est le texte le plus drôle de son catalogue .

Miiriem, la jeune femme qui s'est évanouie pendant la lecture d'Hubert Nyssen est venue nous voir. Elle a retrouvé son beau sourire et va bien.

03 décembre 2006

Objets oubliés dans la librairie (25 et 26)

25)Un petit cartable d'enfant en tissu rose.
26) Un insigne de pirate.
Le petit pirate qui est venu cet après-midi nous a laissé un souvenir...

02 décembre 2006

Premier samedi de décembre

Ce matin, en arrivant, la librairie avait encore quelques traces de la lecture d'Hubert Nyssen.
Je pourrais vous écrire longuement sur le sentiment étrange qui reste lorsque l'écrivain (en l'espèce doublé d'un éditeur) est parti. La librairie garde le souvenir, des affiches sont encore sur les murs, la vitrine consacrée aux éditions Actes Sud et à son fondateur est encore à moitié en place, la librairie est dans un autre ordre.Les livres de l'auteur sont encore là...
Bien sûr, certains auteurs sont plus attachants que d'autres. Certains nous envoient des petits signes amicaux au fils des ans nous prouvant qu'ils ne nous oublient pas, viennent nous voir parfois en passant...
Nous avons une boîte à trésor dans laquelle nous mettons les petits mots reçus des uns et des autres, les souvenirs...Mais avec le courrier électronique, la boîte cesse peu à peu de se remplir.
Je regrette l'écriture manuscrite, la surprise d'une écriture sur une enveloppe dans le courrier du matin.


Aujourd'hui, j'ai vu passer devant la vitrine des sapins à l'horizontale ,portés sur les épaules du livreur du fleuriste.
Les préparatifs de Noël commencent, les ventes aussi. Nous avons réalisé une belle journée .J'ai vendu le Hillairet, Dictionnaire historique des rues de PARIS en 2 volumes sous coffret, éditions de Minuit.On le vend une fois par an , c'était aujourd'hui.Il pèse une tonne, le paquet cadeau renforce les biceps!

Un livre scélérat a blessé Maryline en tombant de son étagère, lui griffant la joue.
Il est puni, nous l'avons mis au retour.

Je me suis trompé dans la prise d'une commande client. J'ai commandé Le roi panpancucul au lieu du Roi PipiCaca, d'Alex Sanders chez Gallimard et eu un fou rire.

Le premier numéro de la revue Georges est sorti. J'ai découvert les poèmes de Frank O'Hara, de Laura Moriarty, de Guillaume Fayard et d'autres.

Le numéro 2 de la revue Nioques est en vitrine.Passionnante revue sur les écritures nouvelles.
Franck Leibovici, Portrait chinois n°9 va me donner des cauchemars.
Photos très reconnaissables de Bernard Plossu, étrangeté de celles de Pierre-Olivier Arnaud.
J'ai particulièrement aimé le Manifeste du sifflet, de Joël Baqué
Page 127, je me sens visée:
" Dynamiter le camp de base, remplacer par une poétique du potin supersonique.
Ecriture consternante cherche lecteur modérément crédule"

01 décembre 2006

Une lecture renversante, a dit Maryline



Hubert NYSSEN discute avec Gwenaëlle Aubry qui sort en janvier un roman aux éditions Actes Sud.

Une jeune femme s'est évanouie pendant la lecture.Une personne a appelé les pompiers.Ils sont près d'elle assise avec un chemisier vert. Elle était désolée. Ca arrive à tout le monde d'avoir un malaise, lui ai-je dit. Et il faisait bien chaud dans la librairie. Mademoiselle, nous n'avons pas votre adresse pour savoir si vous vous êtes bien remise. Appelez-nous !
M.Nyssen se souviendra de cette lecture. Lisez son blog.


Nous avons réussi à intéresser les pompiers au roman de Ludovic Roubaudi, Le 18, en folio paru initialement aux éditions Le Dilettante.
L'un d'entre eux le feuillette et partira avec.

Lecture de M. Hubert NYSSEN


Maryline a une jolie jupe rouge. Je suis à côté d'elle en noir.


Séance de dédicace entre deux lectures. L'ambiance est détendue. Chacun attend son tour. On aperçoit de profil Mme Christine Le Boeuf, traductrice de Paul Auster derrière M. Nyssen.


J'aime bien cette photo de M. Nyssen à la main floue...


Encore plus attentives : M. Nyssen lit A une lectrice, paru dans son recueil de poèmes Eros in trutina.


M. Nyssen debout lisant. La librairie parait presque grande. Nous avons poussé les tables.

Hubert Nyssen à la librairie


Je vous montrerai les photos et vous raconterai la lecture plus tard, je n'arrive pas à installer les photos sur le blog .

En tout cas, c'était une journée surprenante.