Mercredi à midi

Avec le temps, nos clients deviennent des amis et nous sommes de plus en plus invitées à déjeuner. On se régale.
C'était le cas aujourd'hui.
Nous avons déjeuné avec Alain qui s'était trouvé coincé un jour dans son parking et qui n'avait que notre numéro de téléphone dans la poche de son veston. Nous avions pu prévenir son gardien.
Quand je vous dis que les libraires sont indispensables...

Maryline m'a dit aujourd'hui qu'elle mettait les livres sur Carla sur ceux de Cécilia sous la table.
Les libraires sont-ils indispensables?

Une petite fille nous a demandé si elle pouvait poser son skate à l'entrée.
Il nous faudrait un garage. On y mettrait les poussettes, les caddies, les patinettes...

On retrouve beaucoup de choses à la librairie.
Mais ces temps-ci, nous n'avons pas retrouvé le lecteur MP3 de Pauline, ni le porte-clef porte- bonheur en forme de taureau de Géraldine, 12 ans.
Nous n'avons pas non plus trouvé(et mille fois hélàs) le collier en or de Marie. Son amoureux lui a offert voici 15 jours , elle l'a perdu la veille de la Saint-Valentin et y voit un mauvais présage.
Marie erre comme une âme en peine tête baissée dans les rues du quartier, au cas où.
Nous avons déplacé tous les meubles et curieusement avons retrouvé un petit coeur en papier sous un tapis.
Pas un mot sur le petit coeur.

J'ai sous les yeux un livre paru au Mercure de France en 1962, Pierre Reverdy, 1889-1960, aux pages non massicotées. Il a une odeur très forte de vieux papier moisi.
J'aime cette odeur. Elle me rappelle celle des livres de la bibliothèque de mon grand-père à Noirmoutier.
Ce soir, je me fais un double petit snif.