Grève

Ce matin, j'ai eu la tentation de ne pas me lever.
J'aurais pu argumenter que mon vélo était crevé et que le métro ne fonctionnait pas...Mais comme tous nos clients savent que j'habite à 100 mètres de la librairie, j'ai abandonné cette idée et enfilé des chaussettes.
Avec ce temps froid et gris paris , je ne rêve que d'hiberner sous la couette avec un bon livre .
En général, en bas de mes mails, je signe "Corinne, tête de litote". Aujourd'hui, j'ai signé "tête de lit" lapsus révélateur.

Nos clients avaient une petite mine. Certains s'étaient levés à l'aube pour prendre le premier train ou le premier métro.
Les mamans ont jonglé avec les modes de garde possibles des enfants: gardienne, voisine, amies à tour de rôle...Mais curieusement, la librairie n'a pas subi de baisse de fréquentation.
Et les chauffeurs -livreurs sont venus quand même nous apporter notre ration de carton quotidienne.
Une représentante est même passée pour les commandes de janvier-février. J'ai ri lorsqu'elle nous a proposé de commander le tome 3 du cycle 2 de je-ne-sais-plus quel livre pour ado. On s'y perd avec les épisodes. De toute façon, on n'a jamais le bon volume.
Nous avons pris rendez-vous en janvier pour les livres à paraître en mars avril.

Notre présentoir de cartes postales se trouve derrière la porte d'entrée. Chaque client qui choisit une carte prend le risque d'être écrasé par la porte d'entrée. Jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas eu de blessés graves. Mais où mettre ce présentoir?

Info: certains livres de la collection Librio vont passer à 3 euros.

L'illustratrice Iris de Mouy est passée. Sur ses conseils, je viens de lire Christian Oster, Le chevalier qui cherchait ses chaussettes", coll. mouche à l'école des loisirs.
Je vous le recommande.

A propos de chaussettes, nous avons eu la visite depuis le début de la semaine d'un vendeur de chaussettes triple fil , d'enfants du cirque Trucmachinchou et des pompiers pour le calendrier. Ca sent la fin de l'année.

Demain soir à 19h, Alain Veinstein lira au musée Zadkine, rue d'Assas, des extraits du livre d'André du Bouchet, L'oeil égaré dans les plis de l'obéissance au vent par Victor Hugo, éd. Seghers.
Paragraphe 25:
" Je veux être ici-bas libre, ailleurs responsable,
Je suis plus qu'un brin d'herbe, et plus qu'un grain de sable;
Je me sens à jamais pensif, ailé, vivant."

Je n'avais pas lu Victor Hugo depuis un siècle.