Alain Veinstein au musée Zadkine

Ce soir, je suis allée écouter Alain Veinstein au musée Zadkine.
Homme de radio, producteur, réalisateur des entretiens sur France-Culture dans l'émisssion Du jour au lendemain de 23h30 à 0h10, producteur aussi de l'émission Surpris par la nuit, Alain Veinstein est avant tout poète et romancier.

Dehors, il faisait froid mais la salle était chaude, ses amis étaient là.
Il a choisi de nous lire André du Bouchet en nous expliquant les raisons de son choix.
"C'est quelqu'un qui me manque, nous a-t-il dit. Il incarnait la beauté par sa façon d'être en faisant les livres qu'il voulait, quand il voulait, comme il voulait. Il signifiait la plénitude de l'oeuvre. Il résistait pour écrire, pas pour résister."

Nous l'avons écouté lire.
Il lit admirablement et assez lentement sans jamais accrocher les mots, d'une voix sensible qui résonne et raisonne à votre oreille comme si elle ne s'adressait qu'à vous.

Il nous a lu des extraits de Dernière fois, paru chez Orange Export Ltd en 1976, Toujours par la fin in Vers l'absence de soutien, Gallimard (1978), Face à la nuit (1989).
Il a terminé par quelques pages de son livre en cours L'heure d'hiver qu'il aurait dû terminer aujourd'hui 15 novembre...mais "les mots refusent de faire corps" avec lui actuellement. Nous devrons donc attendre quelques mois encore avant de lire son prochain livre de poésie.
Le passage qu'il nous a lu parlait d'un homme dans un dancing.
Son dernier roman s'appelait Dancing (Seuil, 2006). J'avais l'impression qu'il prolongeait l'histoire précédente, de cet homme arrivé enfin au dancing, but décisif de sa vie après la claustration, d'où tout pouvait repartir, après un long voyage solitaire.
A la fin de sa lecture, je lui ai demandé ce qu'il avait avec les dancings, pourquoi cet endroit; il m'a répondu qu'il ne savait pas.

André du Bouchet nous rapportant cette phrase de Victor Hugo:
"Le rêve est l'aquarium de la nuit".

Ca tombe bien, ce soir, je suis heureuse comme un poisson dans l'eau et je vais me coucher.