03 octobre 2008

Ouïe et oui, je deviens paresseuse

Non, en fait, je suis née paresseuse.
Ce qui ne convient pas avec notre vie de libraire où il faut sans cesse s'agiter, se remuer, ouvrir des cartons, grimper sur des tabourets pour ranger les livres. Je voudrais me prélasser, buller et lire les doigts de pieds en éventail.

J'ai changé toutes les ampoules de la vitrine au péril de ma vie. Juchée sur un escabeau, le tournevis entre les dents, un client ami était près de moi au cas où j'aurais perdu l'équilibre.
J'ai eu envie de tomber pour voir s'il me rattraperait mais dans le doute, je me suis abstenue.
Notre conversation faisait rire Maryline.
- "Tenez-moi bien. Euh, vous me chatouillez le pied. Pouvez-vous appuyer sur l'interrupteur? Passez-moi la vis s'il vous plaît. Vous serrez un peu fort mon mollet".

Il nous reste un sérieux problème électrique, il faut changer une douille, essayer de remettre les fils dans les dominos... Là, j'attends une bonne âme. A défaut, nous appellerons un électricien.

Depuis cette semaine, Silvia, une amie, vient  nous donner un coup de main .

Les noms de  certaines maisons d'édition nous font rire.
"Un sourire de toi et je quitte ma mère", est mon préféré.
Une cliente nous a dit que c'était plutôt une phrase inquiétante.

Nous avons eu beaucoup de visites d'éditeurs indépendants cette semaine.
L'une nous a plu, Mérédith Le Dez, éditions MLD ; elle est entrée timidement dans la librairie, prête à repartir sans insister si nous étions occupées, elle n'avait pas pris rendez-vous . Elle habite en Bretagne. Nous avons senti la difficulté d'entrer dans une librairie pour une jeune éditrice, de proposer ses livres, ceux qu'elle a fabriqués avec passion. Nous, à l'autre bout de la chaîne, comment pouvons-nous refuser, ne pas accepter un dépôt?  Il nous faudrait pourtant être plus sévères, pour mieux défendre ceux qu'on a déjà pris. Le libraire consacre t-il suffisemment de temps aux livres déposés? J'ai sous le coude ses premiers livres aux jolies jaquettes. 
J'ai lu ce soir le recueil de nouvelles de Line Aressy, Profil perdu.  J'ai été surprise par la grâce de son écriture et l'originalité des petits textes.
Plus tard, je lirai Le chantier des solitaires de Colette Seghers et peut-être Comme un champ lavé par la neige, de Sophie Grenouilleau.

Une cliente portait aujourd'hui un chemisier à fleurs violettes assorti à la couverture du livre de Karine Fougeray, Ker Violette, éd. Delphine Montalant.
Je lui en ai fait la remarque mais cela ne l'a pas décidée à acheter le roman.
Tant mieux, je vais pouvoir finir de le lire ce week-end.

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