30 juillet 2008

Fermeture de la librairie


Grand moment aujourd'hui à la librairie. Monsieur S. est entré avec du champagne ! Comble de la plus délicate des attentions, il l'a emporté dans un sac thermos pour le garder au frais. Il avait même des gobelets sur lui.

C'était si inattendu, si extraordinaire.


Je l'ai pris aussi comme un remerciement pour nous, au-delà de notre activité de libraire. Hélàs, Maryline n'était pas là pour trinquer à l'été, à la fin de l'année, aux vacances, à notre santé à tous.


Toutes les clientes présentes ont fait tchin tchin.


La journée avait déjà très bien commencé. Dans la boîte aux lettres que je devrais plutôt nommer la boîte à factures ou tracasseries, une cliente amie avait glissé 7 petits gâteaux enveloppés dans 7 papiers de couleurs différentes, un à déguster chaque jour jusqu'à mon départ en vacances. 


Un monsieur est entré dans la librairie en s'excusant, il s'était trompé de porte. Il croyait que nous étions le café internet.


Le quartier est désert. Les commerçants sont en vacances. Le boucher, le fleuriste ont fermé.
Le faubourg est tristoune.  Céline, la boulangère de l'Atelier des pains quitte la boulangerie pour aller s'installer à Marseille. J'en suis toute attristée. Son sourire va nous manquer. Il paraît que le marchand de chaussures à côté du Point soleil va fermer.


Vu passer le poissonnier avec une béquille.

Géraldine de Lyon, une fidèle lectrice du blog est passée. Grâce à ce blog, nous avons tissé des liens amicaux avec certains d'entre vous.  Qu'on vienne à nous me touche à chaque fois.

Gilda, nous ferons connaissance un beau jour...
Merci à vous tous.

Ai déjeuné à la plage. Paris plage est installé autour du bassin de la Villette.

Nous avons très peu de monde et pourtant le chiffre d'affaire est honorable. Je bulle, je papote, je ne suis pas efficace, je suis molle. Les commandes sont déballées très en retard. Un client m'a dit qu'il prenait le café depuis des années à la librairie et je ne savais toujours pas s'il prenait du sucre...


Je viens de jeter les fleurs. J'ai détartré la cafetière. Il faut toujours prendre soin de ses instruments de travail. Les petites tâches ménagères m'occupent.


Une cliente m'a dit que grâce au livre que je lui avais conseillé, elle avait eu l'impression de passer les vacances avec moi.


Mais la cliente qui sort de la librairie n'aura pas la même impression. Elle voulait un bon livre d'un bon auteur bien écrit. Je lui en ai sorti plein, elle ne pouvait pas se décider. Je connais l'indécision dans l'acte d'achat. Parfois, ce n'est pas le jour, pas le bon moment, psychologiquement, on n'arrive pas à trouver la bonne paire de chaussures, la bonne robe. Rien ne semble convenir. Je pense qu'elle était dans ce jour-là. Comme c'était la douzième cliente à me demander un livre pour les vacances comme ceci comme cela, qui soit bien écrit, pas trop triste, pas trop cher, pas trop intimiste, proche de tel auteur ou de tel autre, j'ai dit que je baissais les bras, que je n'en pouvais plus aujourd'hui, que le risque d'achat d'un livre de poche était somme toute un risque limité dans la vie d'une lectrice.


J'ai culpabilisé pendant au moins une heure.





Anne Marsella est entrée dans la librairie nous offrir son roman Patsy Boone qui sortira le 21 août aux éditions la Différence. Je le lirai dans l'avion en allant à New-York. Si j'ai le temps, je lirai aussi Le Colosse de New York, Une ville en treize parties, de Colson Whitehead, Trad. Serge Chauvin, Coll. Arcades, Gallimard. Par peur de manquer, je serai lestée de quelques SP que je n'aurai pas le temps de lire, je le crains.

Mes filles (16 et 19 ans) emportent pour lire à New-York la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster, Trad. Pierre Furlan, coll. Babel; Extrêmement fort et incroyablement près, de Jonathan Safran Foer, Point Seuil, Anna Karenine, Tolstoï, Folio; Chroniques de San Francisco, Armistead Maupin en 10/18...plus un titre de Guillaume Musso, ah misère!

C'est la première fois que nous allons aux Etats-Unis. Je sens que je vais être impressionnée par cette ville.

Comme chaque année, j'ai le blues en fermant la librairie. Maryline me connaissant m'a téléphoné pour me réconforter. J'ai l'impression d'abandonner la librairie. 

Nous vous souhaitons à tous un bel été avec de belles lectures...

La librairie réouvrira le mardi 26 août à 10h.

A très bientôt!
Co

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis passée vers 15h pour te dire au revoir et te faire une petite bise mais la librairie était fermée !
je te souhaite de beaux voyages que tu ne manqueras pas de nous raconter car moi aussi j'ai rêvé New-York !
bises et à la rentrée! sandrine

Sylvie a dit…

Il ne faut pas culpabiliser, mais encore moins baisser les bras ! :-D Tu l'as très justement dit, il y a parfois des jours "sans" où on ne peut pas se décider, où on ressort les mains vides et au bord de l'écœurement.. Heureusement, ça passe !!!

Très bonnes vacances à la Co family, moi aussi je rentre le 26 Août, mais hélas je ne pars que le 18.... ;o))

Anonyme a dit…

alors bon voyage à New York, où il vaut mieux emmener de solides chaussures que trop de bouquins!

ne pas oublier Roosevelt Island

je crois que les livres sur la ville, c'est au retour qu'on en profite, sur place on est trop saturé

Tostoï c'est un choix impec! (pour la cliente indécidable aussi d'ailleurs!) - et surtout emporter un carnet où écrire...

bonnes vacances

F

Caro[line] a dit…

Bonnes vacances Corinne ! :-)

Anonyme a dit…

Bonnes vacances Corinne! A la rentrée!

Anonyme a dit…

je pars demain et je rouvre moi aussi le 26 août... mais je ne vais pas à New-York ! mais peut-être emporterai-je dans mon choix de lectures de vacances un livre glané à la Litote il y a quelques semaines ;-)
à bientôt

Anonyme a dit…

Bonnes vacances ma belle ! Profites-en bien. Prochain voyage, on partira peut-être ensemble ?!!!
Régine qui t'embrasse très fort et qui va en Bretagne rejoindre son groupe de randonneurs (qui ne seront certainement pas aussi sympas que ceux de la Croatie,.....)

Stéphanie a dit…

Bonnes vacances, mais à NY elles ne pourront de toutes façons que l'être.
Le mieux est d'arriver en ville par le métro, pour avoir le "choc gratte-ciel" en sortant de la bouche de métro. Par le bus, c'était très bien également, donc pas de soucis :)

Anonyme a dit…

bonjour et surtout bravo pour votre blog, il est super.
je voulais simplement vous dire que vous faites le plus beau métier de monde et je regrette qu'il n'y ait pas dans ma ville une librairie aussi sympa que la votre ;-((
je suis restée plus d'une heure à visiter votre blog, et j'ai bien aimé la chronique qui raconte la vie de la libraire, avec ses clients et leurs petites magniaqueries ;-((
bonne continuation et surtout bonnes vacances
Eléa