14 mai 2008

Nous, vous, îles...

A la belle saison, avec les fenêtres ouvertes, on entend tout.
A l'heure où j'écris ce blog, une femme hurle de plaisir dans la nuit.

Ca me déconcentre un peu pour vous raconter la journée...

Elle était bonne mais pas à hurler de joie.

Nous avons appris le décès de Nuala O'Faolain, auteur(e) de Chimères, L'Histoire de Chicago May (Prix Fémina étranger) aux éditions Sabine Wespieser. En septembre prochain, son dernier roman Best Love Rosie sortira.

Monsieur D est venu de Lyon nous faire un p'tit coucou. Ce client ami a déménagé depuis 4 ou 5 ans et vient dès qu'il passe à Paris nous saluer, nous commander des livres que nous lui postons. Quoi de plus adorable que cette fidélité ? Il était content que je ne parle pas de lui en disant un "vieux" client mais un ancien client...

Un client chef cuisiner sur le coup de 13 heures est venu faire des emplettes et nous raconter quelques recettes. J'entendais mon ventre gargouiller. On déjeune à 14 heures, ce qui est assez tard. Du coup, nous sommes allés au restaurant cousin Eric , Marguerite, un ami et moi.

Reçu des retours de nos retours. C'est la barbe. Les éditeurs changeant souvent de distributeurs, on finit par se tromper et à ne pas corriger l'ordinateur.

En milieu d'après-midi, Bruno l'épicier est venu nous prévenir qu'un gang de femmes voleuses sévissait chez tous les commerçants; elles étaient passées à la papeterie, chez lui...il fallait être vigilante.

Ce soir, en rentrant de répétition d'un opéra- performance créé par l'écrivain Frank Leibovici et le musicien Maxime Auduy, j'ai pris le métro à la station Pierre et Marie Curie avant Ivry à 23h 20.
Dans le wagon se trouvait l'écrivain et poète Daniel Maximin.

Quelle était la probabilité que je tombe sur lui à l'autre bout de Paris?
Daniel Maximin m'a cité une phrase de Louis Pasteur : "Le hasard favorise les esprits préparés".
C'est dans ces moments-là, que je trouve la vie incroyable et belle.

Daniel Maximin revenait de la médiatèque d'Yvry où il intervenait sur la littérature des îles. Il m'a donné la seconde brochure qu'il avait emportée. Cette dernière est magnifique et récapitule une sélection des oeuvres (livres, film, site, CD ) sur les îles avec un petit résumé. Les bibliothécaires d'Ivry font vraiment du bon boulot.

Durant les trente-six stations, Daniel Maximin m'a raconté le sujet de son prochain roman que je n'ose pas dévoiler mais qu'il ne faudra pas rater tant l'histoire est passionnante. Il m'a aussi expliqué qu'il avait écrit son premier roman L'isolé soleil éd. du Seuil à la main sur 6 cahiers qui avaient été ensuite tapés à la machine par son frère et sa soeur. Les feuilles tapées étaient alors les feuilles du roman définitf. A son troisième roman, bien que réticent, il avait acheté un ordinateur. Cette machine a accru la dimension du brouillon.Il imprime le brouillon, le lit, le rature, le modifie à l'écran. Il continue néanmoins de prendre beaucoup de notes manuscrites.

J'ai prolongé mon trajet pour continuer la conversation.
Il a ralongé son chemin pour me raccompagner.
Il m'a raconté l'enterrement d'Aimé Césaire, son ami depuis quarante ans qu'il a aidé à ordonnancer et publier l'oeuvre.
La cérémonie célébration avait lieu au stade de Fort de France à 15H. Une foule immense était là. Ensuite, le convoi funéraire devait partir pour le cimetière à 6 ou 7 Km du stade. La foule a suivi à pied, dans le noir. La nuit tombe à 6 heures là-bas. Les gens ont retiré leurs chaussures pour marcher jusqu'au cimetière , la procession est arrivée à 19H30.
Dans le cimetière, la lune s'est levée éclairant la tombe comme un projecteur.
Un homme a lu des extraits de la première pièce de théâtre de Césaire "Les chiens se taisaient". La dernière phrase était "la lune monte".

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je débarque par hasard sur votre blog, et c'est une découverte agréable. Le monde de l'édition est brumeux, tout le monde sait ça, mais on finit par s'y repérer. Le monde de la librairie, lui, reste un monde inconnu, même si nous le fréquentons quotidiennement, comme lecteurs ou comme auteurs. Votre blog nous en ouvre quelques portes.
PS : réussir à écrire, même dans un blog, avec accompagnement musical nocturne, oui, ça déconcentre. C'est héroïque d'avoir tenu bon. J'espère que ça n'a pas été trop long.

Anonyme a dit…

Elle devait être en train de lire votre blog! ;-)
alexandra

litote en tête a dit…

Georges, ce soir, à l'heure où je vous écris ces quelques mots, je n'entends pas mon heureuse voisine.
Je suis peut-être la 102ème lectrice de votre blog. Nous aurons sûrement votre prochain livre dans notre librairie. J'ai retenu votre nom: Georges Flipo, c'est un début.

Ô merci Alexandra! Que lisez-vous de beau actuellement? A bientôt?