09 janvier 2008

Journée infiniment triste

Au milieu des voeux de bonheur pour la nouvelle année, un faire-part de décès nous a appris la disparition accidentelle de Raphaël, le fils d'amis clients. Comble de l'insupportable, ils avaient déjà perdu un fils voici quelques années.

La librairie a hissé son drapeau noir
Ce jeune homme était un ange
Avec des yeux rieurs à paillettes
Libre et parcourant les mers...

"Qu'on se rassemble, qu'on
éclaire au dehors,qu'on inscrive sur des papiers de couleur
tous les détails
afin que chacun sache,
sur les plages, dans les impasses, les
hôpitaux,
que quelqu'un d'unique vient de mourir
et que maintenant tout s'arrête.

Mais non. Le monde
est neuf. Il bouge, il s'épanouit
au loin
avec ses mouvements de ciels, ses cris, ses
passions folles. Il a faim
de poursuivre encore et qu'on l'écoute,
et qu'on l'aime toujours,
puisqu'il contient le temps, et que
ceux qui l'oublient, ceux
qui tombent,
ne comptent plus, même s'ils étaient
forts, même
s'ils travaillaient, forts et fragiles à la fois,
pour qu'un autre matin
commence
.

Claude Esteban, Le jour à peine écrit (1967-1992), Gallimard, 2006.

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