"Tu étais si jeune, si velue, si petite.
Si fine que tu as réussi à te faufiler dans un trou de souris.
Tu étais seule, sans famille, sans amis pour t'accompagner dans ce voyage (ouf! pour nous).
Tu n'as pas eu le temps de faire un petit casse-croûte (heureusement pour les livres).
Le sommeil éternel t'a surpris."
A l'ouverture de la librairie, Maryline a trouvé une petite souris morte sur le tapis.
Glup! Nous espérons qu'elle était venue toute seule et qu'elle était égarée. Sinon, c'est très mauvais signe pour les livres. Nous allons surveiller cela.
Ce matin, nous avions rendez-vous avec la représentante de Flammarion. Un entretien très intéressant. J'ai pu voir comment cela se passe, la longueur du rendez-vous (c'est qu'il y en a de la nouveauté!), les questions à se poser (je prends ou je prends pas? Un ou deux? Peut-être quatre? Moi je dirais trois...ou cinq...Oh, il ne correspond pas à notre clientèle, nous n'en prenons pas). Il est difficile de prendre des décisions sans voir le livre avant, sans avoir lu quelques pages. Certains résumés de la représentante ne donnent pas envie de prendre le livre et d'autres, nous disons oui tout de suite. En quelques phrases, nous devons nous faire une opinion! Une sorte de casting: Oui! Non! Next!
Nous devons deviner les demandes que les clients auront à la rentrée. Mais la chose rassurante est de se dire que nous pourrons toujours commander après, si un livre nous intéresse.
Pour les beaux-livres et les bandes dessinées, il y a une feuille de présentation pour chaque titre. Cela permet de donner une vague idée. Pour un titre, le nom de Frédéric Mitterrand apparaît.
"Heu... à Mitterrand, il y a deux R" signale Corinne. Sur la feuille, un R s'était échappé. Pas terrible pour un éditeur. Ah! les fautes, elles se glissent partout.
Une fidèle cliente nous a appris qu'une candidate, pour les législatives, a sa photo sur les sachets des baguettes de pain dans plusieurs boulangeries du Xème arrondissement.
C'est sa baguette de campagne...Un jeu de mots mignon.
Aujourd'hui, il a fait beau. Chouette! Mais les clients n'étaient pas nombreux. Sûrement en train de profiter du beau temps ou d'acheter les tenues adéquates.
Ce n'est jamais le bon jour pour la librairie. Soit il fait trop chaud, soit il fait trop froid!
Quand il pleut, les gens, la tête baissée, se dépêchent de rentrer chez eux. Sans voir qu'ils passent devant une librairie.
Quand il fait froid, lovés dans un plaid, ils restent au chaud à la maison. Loin de la librairie.
Quand il fait chaud, les lunettes sur le nez, ils sirotent une pression bien fraîche sur une terrasse. Oubliant la librairie.
Il va falloir faire une étude poussée sur le temps idéal pour les achats en librairie. J'irai installer ma future librairie dans le coin gaganant, celui qui a ce fameux temps idéal.
Nous avons reçu de nombreux cartons. Dans l'un, nous avons encore trouvé un livre abîmé. Rrrr...nous devons le renvoyer. Mais avant, je l'ai glissé dans mon sac pour le lire.
Il va exercer sa fonction avant de repartir.
En rentrant chez moi, j'ai assisté à une scène rigolote. Ce n'est pas la première fois qu'elle se passe.
Attention, cette histoire ne met en scène aucun livre, libraire ou librairie.
Mise en situation: un métro, à trois stations de la fin de la ligne.
Dans une situation normale: peu de monde, calme et sièges libres.
Depuis quelques jours, une situation étrange se produit...toujours au même arrêt, toujours le soir.
Un troupeau d'écrevisses s'engouffre dans le métro, toutes en tenue "sportswear".
Un bruit bizarre accompagne cette scène: "Vous devez prendre ce métro puis descendre au prochain arrêt pour reprendre la correspondance"."Ne gênez pas la fermeture des portes". "Attention fermeture! Le métro va redémarrer!".
Etrange...mais j'ai vite compris le phénomène: un agent de la RATP parlait dans un mégaphone pour diriger des visiteurs de Roland Garros, portant de nombreux coups de soleil et un peu perdus dans le métro et son fonctionnement.
J'ai rigolé sous cape. J'ai eu l'impression de me retrouver dans une attraction d'un grand parc à thèmes de la région parisienne.
"Hi! Haaa! Chers pionniers, attendez l'arrêt complet du train pour monter. Attention! La barrière de sécurité va se baisser. Le voyage dans les mines de l'Ouest américain va démarrer! Hi Haaa!"
Une petite distraction dans un trajet si calme et répétitif, c'est toujours amusant.
Stéphanie, la comtesse d'Alexandre Parodi.
05 juin 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
Ah ! les conséquences du temps sur la bonne santé du petit commerce de proximité, c'est vrai c'est un problème.... mais je ne suis pas ok avec vous, lorsqu'il fait froid et que je reste chez moi : je lis, et lorsque je suis seule à la terrasse d'un café : je lis ! Tout le monde ne regarde pas la télé ou les jolies filles (ou jolis garçons, c'est selon) qui passent dans la rue...!
B
Enregistrer un commentaire