Une vraie cata.
Nous avons réussi à déprogrammer la mise à disposition des commandes pour notre coursier, à demander l'envoi direct des colis à la librairie.
Mais pour les petites commandes chez les éditeurs dispersés dans tout Paris et la banlieue, nous ne savons pas trop comment faire.
Si les frais de port pour les livres étaient gratuits, nous n'aurions pas ce problème.Notre coursier n'aurait plus de boulot , certes.
J'ai l'impression que cette profession va disparaître malgré tout.
Donc le matin , je prends mon vélo et pars chez quelques éditeurs.
Hier, je suis allée pour la deuxième fois chez Hermann, rue de la Sorbonne.Heureusement que le soleil brillait...parce que je suis ressortie pensive de chez cet éditeur.J'ai discuté un peu avec le directeur général, gentil rien à dire.Il m'a expliqué ne pas pouvoir m'octroyer plus de 25% de remise, que le meilleur client, c'était Amazone, qu'il était prêt cependant à me faire une remise de 40% si je travaillais son catalogue.Le catalogue est surtout universitaire et ne correspond pas à notre spécialité.Il m'a dit que je vendais ses livres grâce à sa publicité, son effort à lui de communication.
Il a ajouté une phrase sur le manque d'unité des libraires qui devraient plus défendre des éditeurs comme lui.Serpent qui se mord la queue...si la remise était meilleure...Qui doit commencer par faire des efforts? Je lui ai parlé de Dominique Gaultier du Dilettante qui nous avait accordé à l'ouverture de notre librairie une énorme remise, pariant sur le réseau des librairies indépendantes et qui venait lui-même nous voir malgré la petitesse de notre librairie.
S'il m'avait accordé une plus forte remise, aurai-je fait un effort, me suis-je posé la question en repartant?Peut-être, peut-être pas.En fait, je pense que j'aurais aimé par dessus tout qu'il prenne la peine de me montrer lui-même son catalogue,ses livres, ses trésors en m'expliquant que peut-être ce livre de Kathi Diamant, Dernier amour de Kafka. La vie de Dora Diamant.ou celui de Marcelin Pleynet, la Fortune, la Chance...je pourrais les vendre.
Mais, est-ce que ça valait la peine?
En sortant, je n'ai pas croisé Jacques Roubaud déambulant le nez au vent, avec son sac Big Shopper comme la fois d'avant.
La fois d'avant, j'avais hésité entre le klaxonner (pas distingué), le héler (mal poli), lui parler(effronté)...Je n'avais pas osé le déranger.Peut-être comptait-il ses pas? Il descendait le boulevard Saint-Michel si absorbé.J'étais derrière lui en vélo au cas où la chance...
Soudain, il avait fait demi tour et avait changé de destination.
Le destin n'avait pas voulu que je le rencontre .
Le livre de Marie Babey et de Jacques Roubaud, Canal Saint-Martin, éditions Créaphis, vient de paraître.
03 mai 2007
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4 commentaires:
moi non plus je ne l'interromps pas, le grand Jacques, dans ses exercices savants de déambulation et l'activité cérébrale visible qui l'environne à 5 mètres dans ces moments là
m'est arrivé aussi de le suivre - quitte à le lui raconter plus tard !
Chère Co.
Je vous remercie de m'avoir conseillé "La mer" de John Banville (R. Laffont). Excellent. Très bien écrit.
Cette histoire suitant la mélancolie m'a bcp emballé. La lenteur du récit nourrit sa tritesse et permet de s'imprégner du "héro" de l'histoire. Mais on n'en ressort pas démoralisé. C'est probablement le talent de l'auteur.
Très belle écriture où chaque mot compte. Riche vocabulaire.
Deux phrases parmi d'autres:
- La lumière de l'été, épaisse comme du miel, tombait des hautes fenêtres et éclairait les tapis ornés de personnages et d'animaux.
- On inclina notre visage l'un vers l'autre avec une ferveur de buveurs d'eau bénite.
Je le conseille donc très vivement.
Encore merci et bon WE
Sam.
Chère litote,
J'espère pouvoir passer demain, je viens de retrouver mon vélo, c'est peut-être l'occasion que j'attendais? Et puis, ma réserve de livres non lus encore s'épuise très vite en ces temps de fériés, alors...
A demain, peut-être?
La buveuse de chocolat
FB, Ah Jacques Roubaud!
J'ai sur mon petit bureau en face de moi La forme d'une ville change plus vite, hélàs, que le coeur des humains, NRF Poésie poche/Gallimard
Les yeux du poète sur la couverture me regardent...Il est ma Joconde ce matin.
Sam, merci d'avoir recopié des extraits de La Mer, de John Banville.
Bon week-end + Bises.
Bon voyage aussi...
A tout-à-l'heure, la buveuse de chocolat! Je fonce ouvrir la librairie et préparer un café très fort...
Co
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