Samedi, fin du travail. J'ai décidé d'aller faire un tour du côté de la Basse-Normandie.
Moyen de locomotion choisi (obligé même): le train. Aller et retour.
Après le métro, j'ai espionné le comportement des gens dans ce lieu clos.
Pas très rassurant pour mon métier de libraire...
Très peu de personnes lisaient. La plupart écoutaient la musique que diffusaient leurs écouteurs. D'autres n'hésitaient pas à téléphoner. J'ai ainsi appris que ces personnes étaient dans le train, qu'elles arrivaient à 20h40 (merci, je n'étais pas au courant de ces informations)et, qu'à l'arrivée, un voyageur devait passer chez un ami avant de rentrer chez lui...
La dame, en face de moi, n'a pas levé les yeux de son portable de tout le voyage. Plus loin, une jeune fille se tenait bien droite sur son siège et avait le regard dans le vide. Elle a gardé cette posture tout le long du voyage. Elle attendait que le train l'amène jusqu'à destination. Le train allant en Normandie n'est pas ce qu'on pourrait appeler un sprinter, aussi l'attente fut longue.
Dans le compartiment du train, quatre personnes lisaient...moi incluse. Le réflexe de prendre un livre pour un voyage semble disparaître. Ou peut-être que tous les lecteurs étaient regroupés dans le même compartiment. Si c'est le cas, j'espère que ce n'était pas le mien...
Enfin bref...
La journée du samedi a été une bonne journée. Les clients étaient au rendez-vous.
Nous avons eu la visite d'un écrivain. Nous ne connaissions pas son oeuvre.
Comme dit Corinne: "Nous connaissons certains clients mieux que certains auteurs".
Nous avons fait quelques recherches pour combler nos lacunes, notre curiosité perpétuellement en éveil.
Une cliente nous a avoué avoir décidé de ne plus acheter ses livres dans les "grandes surfaces de produits culturels". Surfaces proches de son lieu de travail. Elle veut défendre les librairies indépendantes, de quartier. Cet aveu nous a fait chaud au coeur.
Dans la semaine, déjà, une cliente nous avait apporté une lettre qui a été diffusée sur internet à propos de l'agreg et de l'achat des livres. Cette lettre est un plaidoyer pour les librairies indépendantes. Elle rappelle que les grands distributeurs ne sont pas mieux placés que les libraires de quartier pour se procurer les livres, que les délais d'attente sont identiques. Elle rappelle qu'il ne faut pas oublier son libraire. Un soutien fait toujours plaisir et nous rappelle qu'il y a toujours des amoureux des livres et des librairies.
Pour finir ce petit billet, une phrase attrapée au vol dans la librairie: "Il ne faut pas abîmer les livres. On est dans une librairie, c'est pas une bibliothèque." Le livre n'aurait-il pas la même valeur quel que soit l'endroit? à méditer...
Stéphanie, confession d'une accro du livre.
28 mai 2007
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8 commentaires:
... mais les gens lisent dans le métro : http://pendantletrajet.blogspot.com/
(Ici quelques fragments et titres relevés)
Jamais assez, c'est certain...
Dans ma bibliothèque, je me souviens pou ma part avoir entendu : Faîtes donc un peu attention aux livres de la bibliothèque, ce ne sont pas vos livres..."
Pierre
Ah ! Ah ! "le livre n'aurait-il pas la même valeur quelque soit l'endroit ?"
La livre de gare est réputé pour son insipidité, celui des "grandes surfaces culturelles" pour son manque de coeur (je suis sur Rouen et je songe souvent à la librairie L'Armitière qui devient un peu de ce genre.) Bref, je crois bien que la valeur essentielle du livre fluctue en fonction de l'espace mais aussi du temps.
Aujourd'hui, la libraire au régime d'ascète ; demain, peut-être, le statut de reine...
Bonjour chères libraires de la LItote,
Je viens de finir mon site. Vous pouvez aller faire un petit tour dans les liens.. Vous y êtes en bonne place...
A bientôt
www.frederiquedeghelt.com
Toujours un plaisir de lire tes billets sur ce blog... pages sur lesquelles, il m'est agréable de suivre les impressions sans cesse renouvelées d'une ces personnes qui deviennent rares dans notre cercle initme des amis et passeurs de textes et de livres...
Je prends note de tes découvertes et de tes joies à exercer par le biais de ce média interposé, puisque je suis passé il y a quelques temps dans cette librairie ou Corinne m'a gracieusement accueilli... venant dans le but d'échanger de visu sur tes expériences.. mais la journée de votre librairie fut calme ce samedi-là, alors elle t'a laissé voguer à ton gré dans Paris.
J'ai donc quand même eu la chance de converser avec cette femme charmante, très agréable qui m'a évidemment mener vers le chemin de "l'île de la tentation... à l'achat compulsif de livres"
En espérant te croiser à la Litote d'ici quelques semaines.
Un éditeur qui espère le rester d'ici peu, très peu... et qui continue d'apprécier ses partenaires professionnelles et amis parfois libraires..
Mat.
J'ai des amies qui travaillent en bibliothèque et qui ont été surprises par le manque de soin de certains lecteurs pour les livres. Mes ces lecteurs oublient qu'ils pénalisent tous les visiteurs de la bibliothèque et que la réparation nécessite de l'argent qui n'est pas utilisé pour augmenter le fonds.
Mùchôs, j'aimerais tant que vos paroles soient prémonitoires. J'aimerais travailler à cette époque où la libraire serait considérée comme reine...
L'image du dinosaure en voie d'extinction me fatigue un peu.
Merci Matteo pour ton message. A ton prochain passage, j'espère être là pour te conseiller dans tes achats compulsifs.
oups! j'ai fait une énorme faute.
"mes ces lecteurs", c'est "mais ces"
J'ai publié avant de relire. Rrrr
Je suis une vraie tête de linotte!
"Une cliente nous a avoué avoir décidé de ne plus acheter ses livres dans les "grandes surfaces de produits culturels"."
En dehors du côté militant, il y a un point financier : ces GSC (Grandes Surfaces Culturelles) offrent de moins en moins de réductions systématiques sur les prix d'achat (genre "prix coloré"), limitant ces réductions à leurs fidèles (adhérents, abonnés, etc...).
Du coup, elles proposent des tarifs sensiblement identiques à ceux d'une librairie de quartier avec sa carte de fidélité.
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