26 mai 2007

La marche de la stagiaire

Cela fait maintenant 7 semaines que je participe à la vie de la librairie.
7 semaines que j'apprends sur le métier et que je découvre le quartier.
Je n'habite pas le Xème arrondissement et, auparavant, mes passages dans le quartier ressemblaient plus à des passages éclairs qu'à des visites.
Avec le défilé des jours, je prends mes marques. Je découvre les habitudes du quartier.

Sortie de métro gare de l'Est. Les caméras me filment tous les jours, à la même heure. Slaloms entre les personnes qui traversent la gare.
Sortie rue Faubourg Saint-Martin, passage devant le chantier de la gare. Je pourrais presque dire bonjour aux ouvriers. Je suis passée devant eux tellement de fois. Je marche...je marche. Je traverse toute guillerette la rue. Le feu est presque toujours rouge pour les voitures quand j'arrive. Il doit bien m'aimer.
Passage devant les boutiques qui se réveillent et préparent leur représentation: montée de rideau, entrée des artistes (les marchandises) sur le trottoir. A la boutique qui propose de bronzer en quelques minutes, c'est l'heure du petit café. Au marchand de fruits, un vieux monsieur fait ses courses. Une fois il est là, une autre devant la boulangerie et encore une autre il se dirige vers un autre commerçant. Tous les jours, je glisse un regard en coin aux fromages mis en scène dans la vitrine d'un commerce. Les poulets commencent leur bronzage dans le four. Les matins frais, il dégage une chaleur agréable. Au café, les habitués savourent leur consommation chaude. Virage...un regard furtif à la vitrine de la pharmacie pour remettre mes cheveux en place...Ouverture de la porte...Je rentre en scène.

Déjeuner à 14h: comme dit un client, nous faisons la sieste à l'espagnole.
Ciel joyeux: pique-nique sur les bords du canal. La caissière de la supérette me reconnait maintenant. Les pigeons m'accompagnent. Balade au fil des rues. Ou lecture sur le bord du canal. Quand un bateau, rempli de touristes, passe, je sais qu'il est l'heure de retourner travailler.
Ciel triste: pause dans un café, une brasserie du coin.

Fin de journée. Fin du spectacle. Retour au métro. Heure d'affluence. Embouteillage aux portiques. Fin de mon voyage dans le Xème pour la journée. Vivement la prochaine représentation.


Ordonnance de la libraire:
- prescription: lire.
- posologie: de tout et régulièrement.
- extrait des composants: Et vive l'aspidistra! de George Orwell
La tombe des lucioles de Akiyuki Nosaka


Stéphanie, la piétonne de Paris.

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