30 avril 2007

SANT JORDI, un livre , une rose.

Samedi, c'était la Sant Jordi,la fête de la librairie indépendante.
Cet événement est devenu, sous l'égide de l'Unesco, la journée mondiale du livre et du droit d'auteur.
C'est à Marie-Rose Guarnieri, librairie Les Abbesses et à l'association Verbes qu'on doit cette initiative importée du pays catalan.
En Catalogne, la tradition veut que chaque année, on offre un livre et une rose.
Jacques de Voragine, dans La légende dorée, relate la victoire de Saint-Georges sur un dragon du sang duquel jaillit un rosier.Cueillant une rose, il l'offrit à sa princesse.En retour, celle-ci lui offrit un livre comme témoignage de son amour pour lui.

Nous avons donc acheté un énorme bouquet de roses de toutes les couleurs.Chaque client qui est entré samedi est reparti avec une rose et un petit livre offert par les éditions Thierry Magnier/Actes Sud.Le titre de ce livre est Lettre ouverte aux lecteurs qui aspirent encore à la liberté.
Je vous recopie la dernière phrase rédigée par les membres de l'association Verbes:
" Une librairie se maintient par elle-même, par les livres qui la peuplent et par le métier qui les met en relation les uns avec les autres selon une ligne éditoriale subjective. Notre journée, le 28 avril, vous engage donc tous à une joyeuse guérilla intellectuelle contre une conception du monde qui ne peut se satisfaire du produit unique à potentiel commercial mais cherche bien au contraire à favoriser une authentique démocratie culturelle."

Samedi, actualité électorale oblige, certains clients nous précisaient la couleur de la rose qu'ils souhaitaient emporter ,rouge ,orange...

Le marchand de journaux m'a dit vendre deux fois plus de journaux actuellement.

Monsieur M. nous a offert trois brins de muguet, prévoyant qu'il ne nous verrait pas le 1er mai.Touchées.

Carole Diamant, auteur de Ecole , terrain miné,éd. Liana Lévi est entrée habillée comme moi, avec une jupe rouge et un haut noir.
Nous nous sommes assises côte à côte, j'aurais aimé qu'elle soit ma grande soeur...

Un prince charmant est entré dans la librairie mais il est vite reparti...Aucune d'entre nous n'était sa princesse.

Cousin Eric a continué de faire quelques dédicaces pour ses amis qui n'ont pas pu venir jeudi.Un noirmoutrin est entré, nous jouions jadis ensemble sur la plage de notre enfance.Je ne l'avais pas revu depuis 30 ans.J'ai cru qu'on allait se chamailler à cause de nos opinions politiques divergentes.Ouh la la, y'a des sujets qui fâchent de vieux amis.

Eric a dédicacé un nombre incroyable de son livre dans notre librairie.Selon le principe de Frédéric Dard, chacun a eu le droit à une dédicace originale, personne n'a eu la même.L'après-midi était douce.

C'est un choux à la crème fleurette qui m'allège mon cousin.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Cette autre phrase de l'association Verbes résonne particulièrement à mes oreilles :
"La librairie est vitale, dans son essence subversive : chaque fois qu’un lecteur franchit la porte avec une idée en tête, un livre, une recherche, un désir de contact, un ouvrage perdu, sa demande se déplace souvent vers l’objet d’à-côté, l’inattendu, l’imprévisible, l’inimaginable…"

En cette période d'actualité électorale particulièrement riche, je viens d'entendre à la radio sur France Inter un extrait du discours de N. S. lors de son meeting d'hier, sa diatribe à l'encontre de "Mai 68" correspond parfaitement à la définition du mot "réactionnaire" ! Je vous invite bien volontiers à faire un tour sur le site de l'Encyclopédie de l'Agora :
http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Reactionnaire

C'était mon p'tit coup de gueule du matin !

Dommage pour mon passage si rapide samedi, j'aurais bien pris une rose rouge !

Bonne et douce journée à toutes et à tous

litote en tête a dit…

Je ne sais quoi te dire, ma riri, tant tu fais bien les choses.
Tu transformes ce qui n'est quand même qu'un livre-distraction en un petit événement littéraire et l'espace d'un jeudi soir je me suis presque pris pour un écrivain.
Cela dit, je ne boude pas mon plaisir ; de passage à Cahors ce week-end, je suis allé voir l'imprimerie où il est fabriqué. Le premier tirage de 5 000 est en passe d'être épuisé après 15 jours de commercialisation et la réimpression se fait dans l'urgence. J'ai donc discuté avec les ouvriers, qui n'ont aucune idée des textes qui passent sur leurs machines, et j'ai vu mon livre en grandes feuilles, non encore découpées. Pris par le temps je n’ai vu que cette étape, mais j'aurais bien aimé faire la connaissance des handicapés du CAT qui font le façonnage et la reliure. As-tu vu la qualité du travail que font ces gens ?
Ainsi, rencontre après rencontre, j'aurais suivi toute la chaîne d'élaboration d'un livre, jusqu'à sa "destination" finale.
En effet, on peut dire qu’une fois le mot « fin » apposé sur le tapuscrit par l’auteur, c’est alors que le travail peut commencer. Les premières discussions avec l’éditeur concernent le contrat, puis le studio, un directeur artistique et un graphiste, assure la mise en page du livre. Un relecteur en fait une correction rigoureuse. Un iconographe cherche photos et illustrations, si nécessaire, et, au besoin, fait réaliser photos et illustrations originales. La fabrication fait intervenir un responsable commercial, un conducteur de machines offset (la photogravure tend à disparaître), un assembleur-plieur, parfois un technicien particulier pour le vernissage de la couverture ou de l’iconographie, des manutentionnaires pour le conditionnement en lots et en palettes, des transporteurs et d’autres manutentionnaires dans les offices. Enfin toute une chaîne de distribution, qui commence avec les représentants des éditeurs ou diffuseurs et qui se termine par le livreur attitré à chaque librairie. Bien sûr, pendant ce temps, l’attaché de presse de l’éditeur aura fait un gros travail d’envoi d’ouvrages en service de presse et de contacts plus personnalisés, en fonction du thème du livre ; laquelle presse, écrite, radio, télé ou internet décide ou non de relayer l’information, sur des critères qu’elle est seule à maîtriser. Au bout de cette chaîne, il y a toi ma riri, dernier maillon, combien fort, dans la décision d’achat d’un ouvrage. Ayant atteint son destinataire final, ce lecteur pour lequel il a été écrit, le livre peut commencer sa vie, voire sa carrière plus ou moins longue et qui risque bien souvent de terminer par une chaîne complexe de retour au diffuseur, de tri et de cet affreux mot de pilon, qu’aucun auteur sérieux ne peut envisager sans un immense frisson dans le dos.
Nous n’en sommes pas là, ouf !
Le cousin

litote en tête a dit…

Je ne sais quoi te dire, ma riri, tant tu fais bien les choses.
Tu transformes ce qui n'est quand même qu'un livre-distraction en un petit événement littéraire et l'espace d'un jeudi soir je me suis presque pris pour un écrivain.
Cela dit, je ne boude pas mon plaisir ; de passage à Cahors ce week-end, je suis allé voir l'imprimerie où il est fabriqué. Le premier tirage de 5 000 est en passe d'être épuisé après 15 jours de commercialisation et la réimpression se fait dans l'urgence. J'ai donc discuté avec les ouvriers, qui n'ont aucune idée des textes qui passent sur leurs machines, et j'ai vu mon livre en grandes feuilles, non encore découpées. Pris par le temps je n’ai vu que cette étape, mais j'aurais bien aimé faire la connaissance des handicapés du CAT qui font le façonnage et la reliure. As-tu vu la qualité du travail que font ces gens ?
Ainsi, rencontre après rencontre, j'aurais suivi toute la chaîne d'élaboration d'un livre, jusqu'à sa "destination" finale.
En effet, on peut dire qu’une fois le mot « fin » apposé sur le tapuscrit par l’auteur, c’est alors que le travail peut commencer. Les premières discussions avec l’éditeur concernent le contrat, puis le studio, un directeur artistique et un graphiste, assure la mise en page du livre. Un relecteur en fait une correction rigoureuse. Un iconographe cherche photos et illustrations, si nécessaire, et, au besoin, fait réaliser photos et illustrations originales. La fabrication fait intervenir un responsable commercial, un conducteur de machines offset (la photogravure tend à disparaître), un assembleur-plieur, parfois un technicien particulier pour le vernissage de la couverture ou de l’iconographie, des manutentionnaires pour le conditionnement en lots et en palettes, des transporteurs et d’autres manutentionnaires dans les offices. Enfin toute une chaîne de distribution, qui commence avec les représentants des éditeurs ou diffuseurs et qui se termine par le livreur attitré à chaque librairie. Bien sûr, pendant ce temps, l’attaché de presse de l’éditeur aura fait un gros travail d’envoi d’ouvrages en service de presse et de contacts plus personnalisés, en fonction du thème du livre ; laquelle presse, écrite, radio, télé ou internet décide ou non de relayer l’information, sur des critères qu’elle est seule à maîtriser. Au bout de cette chaîne, il y a toi ma riri, dernier maillon, combien fort, dans la décision d’achat d’un ouvrage. Ayant atteint son destinataire final, ce lecteur pour lequel il a été écrit, le livre peut commencer sa vie, voire sa carrière plus ou moins longue et qui risque bien souvent de terminer par une chaîne complexe de retour au diffuseur, de tri et de cet affreux mot de pilon, qu’aucun auteur sérieux ne peut envisager sans un immense frisson dans le dos.
Nous n’en sommes pas là, ouf !
Le cousin

Anonyme a dit…

Bonjour!
Ah, ce cousin, lire ses aventures et ses commentaires sur le blog est toujours un plaisir!! Les rivages de Charente et de Vendée ont baigné mon enfance aussi, souvenirs toujours aussi forts de mer âpre et rugueuse que la Méditerrannée, cette plaisante piscine, ne saura jamais égaler.
J'ai pensé à vous car j'ai moi aussi une crise cruciale du logement, mes livres commencent à réclamer l'asile politique... La Province a répondu présente à cette demande, et mes livres et moi allons avoir le grand bonheur de retrouver l'espace, finalement le seul vrai "objet" de luxe qui existe vraiment. Je n'aurai donc pas l'opportunité, désormais, d'être une cliente fidèle, mais je guette l'occasion de venir voir, sentir et écouter votre librairie "en vrai" avant de partir me vautrer dans le luxe de l'espace extra parisien.
Toujours au plaisir de vous lire.
La buveuse de chocolat matinal.

litote en tête a dit…

Laurent, Vous êtes l'un de nos princes charmants...Je regrette de ne pas vous avoir offert une rose rouge.Mais où avais-je la tête?
Co, la bête.

Buveuse de chocolat matinal, sur quel rivage irez-vous, lirez-vous? Nous espérons vous voir avant votre départ.Quelques uns de nos clients quittent Paris à cause du manque d'espace aves l'arrivée de leurs enfants...Nous perdons ainsi de délicieux clients et ne verrons pas leurs enfants grandir.Tristoune.
Co

Mon cousin choux,
Je ne te verrai pas avant mon départ lundi.Je t'envoie donc discrètement des bisous très doux, t'es un amourrrrrrr.Chut!Que cela reste entre nous , JE T'ADORE!
Co