07 février 2007

Vive les nœuds-nœuds !

Les grands livres, beaux livres ou livres d’art sont une catégorie très à part dans une bibliothèque. Ils sont rangés en haut ou en bas, en tout cas (sans « s » à tout), rarement à portée de main. Ils sont rassurants par leur taille et par leur contenu, que nous n’avons pas lu, mais qui fait de nous les détenteurs potentiels d’un savoir encyclopédique.
Il existe une exception à ce rangement qui s’apparente à celui des produits confidentiels dans les rayons des supermarchés ; c’est quand les beaux livres deviennent « coffee table », comme disent les professionnels. Ils font alors partie du décor du salon, en trônant sur ou sous la table basse, rangés aux quatre coins, sauf sur les tables rondes (!), et toujours bien époussetés. Il n’est pas rare non plus qu’ils soient les seuls livres présents dans la pièce. Et si vous y prêtez attention, vous verrez qu’ils racontent souvent plus sur leur propriétaire que bien des analyses transactionnelles (cf blog du 25 janvier).
Ainsi, vous devinez facilement le goût de votre hôte en matière de belles demeures, de verrerie d’art, de voitures de collection, de voyages à venir ou déjà réalisés, sa passion pour l’égyptologie, le design, Doisneau et Cartier-Bresson, sans oublier sa fascination pour les chiens, les animaux domestiques et la planète vue du ciel par l’inusable Arthus-Bertrand. Signalons au passage, même si c’est un peu facile, qu’il faudra dix vies à chacun d’entre nous pour rejeter dans l’atmosphère autant de CO2 que les avions et les hélicoptères que ce photographe aérien et écologiste a utilisés. On peut dire exactement la même chose de l’émission » La course au trésor » qui, de son propre aveu, a déjà grillé 1,5 million de litres d’essence ; si cela vous révolte, je vous engage à boycotter cette émission et à faire un mot de protestation au directeur de la troisième chaîne. Encore écrire, je sais, mais rassurez-vous, cette lettre resservira, à l’adresse près, dans de nombreuses occasions.
Au risque de nous coincer deux vertèbres, penchons-nous à nouveau sur notre table basse. Ce décor de beaux livres fait un peu salle d’attente, mais après tout il nous permet de patienter en regardant de belles photos, le temps que la maîtresse de maison nous prépare un thé dont elle a le secret de la provenance, ou que le maître de maison aille chercher l’eau et les glaçons du pastis dont il a le secret du dosage.
J’ai l’air d’ironiser gentiment, mais je fais comme tout le monde et voici donc la liste du foutoir de l’étage inférieur de ma table de salon, d’autant plus exposé que le dessus est une plaque de verre, … ronde ! À la manière de Prévert :
- Jean-Marie Perrier ; Mes années 60. Filipacci
- La nature dans l’assiette. Georges Blanc. Laffont
- Alice au pays des merveilles. Livre pop-up. Seuil Jeunesse
- Venise et l’Orient. Tahar Ben Jelloun. Gallimard
- Mélancolie. Le catalogue de l’exposition. Gallimard
- IKÉA. Le catalogue de l’exposition. Éditions IKÉA
- TRUFFAUT. Le catalogue de l’exposition. Éd TRUFFAUT
- Côté Ouest, juillet 2006. N°64
- Les petites sorcières N°82. Bayard Presse
- Chloroville, le magazine du maire et de la ville de Meudon. Janvier 2007 N° 41

Et pour tout vous avouer, je possède une deuxième pile de ces « coffee table », mais sur ma table de nuit. Seule différence, j’ai lu ces derniers, ou je suis en passe de les terminer. Je les tiens pour des musts, dont la qualité des textes n’a d’égal que la beauté des images. Des livres qu’on n’a pas l’impression de lire, mais de visiter.
- ORIGINES, la nostalgie des connaissances. Trinh Xuan Thuan. Fayard
- MONGOLIE, la Vallée du Grand Ciel. Claire Sermier. Éd Vents de sable
- MÉMOIRES DE LA MER. Éd L’iconoclaste
- CHARCOT, le gentleman des pôles. B. Heimermann. Éd Ouest France
- L’appel des pôles. Jean Malaurie. La Martinière

Et l’incontournable livre dont je suis neu-neu, le Grand Livre des Nœuds de Clifford W. ASHLEY, chez Voiles/Gallimard. Un livre à lire avec une corde à la main, bien sûr, tranquillement installé dans son lit, même si j’en vois déjà sourire à imaginer la destination de ces nœuds ! Croyez ce que vous voulez, je reste ébahi devant ce travail d’une vie et l’infatigable imagination humaine qui a procédé à la naissance des 3800 nœuds répertoriés !
Hier, j’ai découvert le plus vieux nœud du monde, dit nœud d’amphore, un truc fossilisé vieux de 4000 ans !
Elle est pas belle la vie !
Demain, nous verrons les livres du petit coin !
Bonne journée
Le cousin

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir,
Sympa votre blog.
Étant d'un naturel curieux, j'aimerais savoir comment vous avez estimé la quantité de CO2 de l’inusable Arthus-Bertrand et celle de l'émission la course au trésor ?
Merci d'avance pour votre réponse.
Vincent