10 octobre 2006

Hommage à Anna POLITKOVSKAÏA

Demain, mercredi, sur le parvis de Notre-Dame, un hommage lui sera rendu à 17h30.

Elle travaillait à la Novaïa Gazetta, journal libéral au tirage de 170 000 exemplaires dans un pays comptant 140 millions d'habitant, lu surtout par un petit cercle d'intellectuels. La plupart des Russes s'informent par le biais des chaînes de télévision toutes conciliantes à l'égard du Kremlin.

Le comité de protection des journalistes, organisation basée à New York, affirme que la Russie est le 3è pays le plus dangereux au monde pour les journalistes derrière l'Irak et l'Algérie et recense 42 morts .

Une "petit foule "s'est rendue à ses obsèques. J'ai lu que l'ambassadeur de France n'y était pas mais s'est rendu à son journal...

Dans son dernier essai,Douloureuse Russie, journal d'une femme en colère,essai (broché),Buchet-Chastel, 09/2006, elle rappellait que Vladimir Poutine avait promis d'instaurer en Russie "la dictature d'un niveau de vie décent"en arrivant au Kremlin en 2000 mais qu'aujourd'hui, un pouvoir impitoyable, néo-soviétique s'est installé. La bureaucratie pille les citoyens, les tribunaux rendent une justice au service des puissants... La société russe, servile et lasse, accepte docilement ce qui n'est rien d'autre qu'un retour au soviétisme.

Dans La Russie selon Poutine, Buchet-Chastel,04/2005, elle dressait un réquisitoire sans appel contre Vladimir Poutine et sa conception du pouvoir , un pouvoir violent, corrompu , inique sous le regard complaisant de l'Occident...
Disponible aussi en folio, 04/2006
Ce livre n'a pas été édité en Russie.

Dans le livre Tchétchénie, le déshonneur russe, Buchet-Chastel, 05/2004 préfacé par André Glucksmann, cette femme courageuse, journaliste à la Novaïa Gazetta, s'était rendue une quarantaine de fois en Tchétchénie, décrivait le calvaire de la population tchétchène, démontrait que la pousuite du conflit favorisait la minorité tchétchène la plus extrême, au détriment de celle acquise aux idées occidentales. Les militaires russes pillent, violent et tuent en toute impunité, les combattants tchétchènes se vengent ou basculent dans les exigences cyniques de la survie.Cette spirale infernale trouve son origine dans la tradition d'un pouvoir qui a besoin d'un bouc-émissaire pour faire porter le poids des malheurs réels des russes dans cette difficile période de postcommunisme.
Elle voyait dans ce conflit l'avenir de la Russie et ses chances d'accéder à une véritable démocratie...
Disponible en folio ,02/2005

Ne jamais oublier Anna POLITKOVSKAÏA.

Nous vous recommandons aussi Danser sur les ruines, Une jeunesse tchétchène, le journal de Milana Terloeva, Hachette Littérature, 09/2006.

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