01 juillet 2008

Il fait trop chaud pour travailler

J'ai téléphoné à une cliente pour la prévenir que son livre était arrivé. Elle se baignait dans sa piscine! J'entendais des clapotis.

Si l'eau du canal était propre, tous les habitants du quartier auraient piqué une tête cet après-midi.
J'y serais allée ce soir faire quelques brasses à la fermeture de la librairie...

Aujourd'hui, une jeune femme est venue nous filmer à la librairie, plus exactement faire un bout d'essai pour la future émission de Daniel Picouly à la rentrée sur la 2, à partir de 22h30 le vendredi.
Dans la rubrique coup de coeur, j'ai donc parlé du mieux possible du roman de Frédérique Deghelt qui vient de sortir en babel, La Vie d'une autre. Comme la caméra continuait, j'ai aussi mentionné le petit livre des éditions Harpo& de Fabienne Yvert, Par la fenêtre, un éditeur dont j'aime le travail sur des presses linotypes à l'ancienne, un artisan en quelque sorte.
Le hic pour les libraires, c'est de les sortir de leur librairie, de les faire venir sur un plateau où ils ne seront pas forcément à l'aise. Il vaudrait mieux les filmer dans leur décor, chez eux, entourés et rassurés par leurs livres et leurs clients, dans la vie de leur librairie.
Un plateau de TV, c'est intimidant. Nous ne sommes pas formés à ce genre d'exercice.
Mais c'est une bonne idée de la part de Daniel Picouly d'inviter des libraires et de leur laisser toute liberté.

En plus de la rubrique coup de coeur des libraires, une séquence "un libraire et l'auteur qu'il va recevoir en dédicace" est prévue. Petit hic, nous n'avons pas encore prévu de rencontres avec des auteurs de la rentrée parce que nous n'avons encore rien lu. J'exagère, Maryline a lu le roman de Laurent Gaudé et l'a beaucoup aimé.

J'ai toujours souhaité qu'il y ait des émissions littéraires à la télévision. Une année, j'avais même envoyé un fax à mes collègues libraires, aux quelques relations dans la profession, prenant le risque de paraître ridicule.
Mais le ridicule ne tuant point...

Si je ne suis pas trop mauvaise, pas trop moche, pas trop hésitante, pas trop timide, pas trop je ne sais quoi, Daniel Picouly retiendra peut-être qu'une libraire du dixième arrondissement est prête à participer à son émission pour défendre un livre ou un auteur et m'invitera sur son plateau. Hélas, Maryline déteste ce genre de prestation.

Notre librairie est située près des Prudhommes.
Nous avons eu la visite d'un avocat qui nous a avoué avoir beaucoup de boulot. Il est spécialisé en droit des licenciements et lui, au moins, il ne chôme pas.

Nous avons commandé pour un client Le Dit de Genji, trois volumes sous coffret, de Shikibu Murasaki, aux éditions Diane de Selliers, 480 euros. S'il arrive abîmé, je me fais harakiri.

Comme nous manquions du roman de Fred Vargas, Un lieu incertain, éd. Viviane Hamy, Rosa et Hakim, de la librairie Les orgues, nous ont gentiment dépannées. J'aime cette entraide.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Votre librairie n'est petite qu'en surface, n'est-ce pas... toutes les librairies comme leur(s) libraire(s) veulent simplement continuer à vivre, serait-ce aux dépends des heures de loisirs : je parlais tout à l'heure de ce type d'abnégation (sentimentalisme, romantisme, couardise et cynisme laissés à nano 1 parce qu'il aime ça) en demandant : "mais vous dites "c'est un très bon libraire" mais qu'est-ce que ça veut dire, "très bon" alors ?" : voilà qui est difficile à cerner, mais ce qu'il y a de certain, c'est que dans cette catégorie (je déteste mais il me les faut, ces catégories, c'est mon métier) ne se tiennent que ceux (celles...!) qui parviennent à durer. C'est ce que vous faites, et pour ma part, je vous y encourage (en même temps, j'habite un peu loin, et "mon"libraire doit aussi vivre... Vous souvenez-vous dans "La Mort aux Trousses" Cary Grant - c'est au début- qui dit à peu près : "j'ai deux ex-femmes qui comptent sur moi pour vivre, plus deux barmen et autre chose je ne me souviens plus" ? Pour moi, c'est un peu la même chose, je n'ai pas un budget extensible pour les livres (ni pour le reste d'ailleurs) et il faut bien aussi compter avec le local. En tout cas les livres continuent, les libraires continuent (et aussi les auteurs, I suppose ?) et moi, je vous soutiens comme je peux... amicalement à vous deux
PdB