07 septembre 2006

Les coursiers

Comme aurait pu dire Max, les coursiers sont sympas.

Il y a ceux qui nous livrent chaque matin nos colis.
Garés en double file, ils ouvrent à toute vitesse le hayon de leur camion, franchissent notre porte lourdement chargés, les bons de livraison entre les dents. Ils ne prennent pas toujours le diable pour gagner du temps et n'épargnent pas leurs dos.
Cette semaine, nous avons eu le plaisir de retrouver Bakari toujours avec son grand sourire.C'est le coursier des Messageries Parisiennes du Livre (MPL), employé par un sous-traitant pour le compte des Messageries Parisiennes du Livre (MPL). Parfois Bakari s'octroie une minute pour souffler et boire un petit café avec nous.Lorsque les automobilistes klaxonnent, coincés derriere son camion, c'est le moment pour lui de repartir livrer les autres librairies.
Le coursier Speed a pris la mauvaise habitude de livrer nos cartons chez les commerçants d'à côté. Nous avons beau râler, rien à faire.Il faut dire que nos horaires d'ouverture sont difficiles à retenir. Nous allons donc périodiquement à la recherche de nos colis à l'auto-école,chez le plombier ou au café Internet .

Puis, il y a les coursiers envoyés par les éditeurs.
Ils nous livrent des cadeaux, des Services de Presse ou des affiches pour faire ,par exemple, une belle vitrine...(Merci Laure Limongi pour celles reçues cette semaine.Hélène Bessette , réhabilitée, est en vitrine )

Et surtout, il y a notre coursier, Jean-Paul, le 54.
C'est notre Jean-Paul chéri à nous. Sur sa boîte où nous déposons nos commandes, nous avons dessiné des gros coeurs rouges. Ca fait 20 ans que nous travaillons ensemble . Il est salarié à temps partiel de notre librairie.De lui, dépend la rapidité de livraison des commandes clients. C'est lui qui va chercher les commandes aux comptoirs de vente des éditeurs dans Paris intra muros uniquement.Il travaille pour plusieurs libraires.
Il est très difficile de devenir coursier. Ils se cooptent entre eux et ont tous un numéro. Leur système est basé sur la confiance qu'ils ont entre eux. Ils manient beaucoup d'argent en liquide en s'échangeant les commandes le matin très tôt sur leur lieu de rendez-vous.Et ils gagnent bien leur vie, mieux que nous, leurs employeurs.
Jean-Paul prend sa retraite à la fin du mois.Bouh ouh, Jean-Paul, tu vas me manquer.Coup de blues en pensant à la librairie de la rue Soufflot, de celle de la Place Dauphine...

Ce métier disparaîtra. Un jour, les éditeurs préféreront tous nous envoyer leurs livres par la poste ou par l'intermédiaire d' un distributeur en répartissant le prix du transport sur les libraires, économisant ainsi le prix d'un comptoir de vente .
A moins que ce soit nous libraires qui supprimions ce poste.

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