Elle choisit ses derniers services de presse , passe un dernier fax, vide et remplit un dernier carton, dit au revoir à Isabelle, Paul, monsieur V, madame S...
Ils choisissent aussi leurs derniers livres, ils partent au Brésil, en Bretagne, en Italie où je ne sais où.
Il faut des livres pour les enfants, le voyage sera long, un guide de la région Provence-Alpes Côte d' Azur, une encyclopédie sur le bord de mer...
Un monsieur siffle comme un merle devant la vitrine. Il est bien gai. Moi pas trop.
Le faubourg est plus calme. Pascal, le boucher, m'a dit qu'ils fermaient le 20, le fleuriste le 25.
Des libraires belges sont entrés dans la librairie attirés par l'affiche des éditions Rue du Monde scotchée sur notre porte: Travaillez moins pour lire plus.
Une maman crie à ses enfants:
-"N'entrez-pas les enfants, vous avez les mains pleines d'abricots!"
Le caddie oublié dans la librairie attend toujours son propriétaire. Dommage, il est assez moche.
Un monsieur voudrait le livre dont "tout le monde parle".
Par peur d'une embrouille à la caisse, je demande au client devant moi s'il est avec la dame à côté de lui.
-"Pas encore", me répond-il.
J'aime ce passage de La Blondeur, de Cécile Mainardi, éd. Les Petits matins:
"Je ne sais pas qui sombre avec l'autre, du livre avec son capitaine, du capitaine avec son livre, ou de la machine-centaure, de la machine-Pietà qu'ils forment à eux deux, l'un et l'autre se supposent tellement fort-tous les trois-dans ce mouvement qui les entraîne, qu'on se demande à la fin si ce n'est pas seulement cette force alternative d'inversion qui les précipite en une valse somptueusement jusqu'au fond."
Une de nos clientes a eu les Palmes Académiques. Je suis allée à la remise de cette distinction.
Je l'adoooooooore.
12 juillet 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
L'apparition de la photo à la fin de votre "post" m'a d'abord surprise, puis beaucoup amusée. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de commentaires que vos billets ne rencontrent pas d'échos. Je tenais à vous le dire pour vous encourager à continuer!
Bon été.
Althéa
Oui oui, il faut continuer! C'est vrai que l'on passe souvent sans forcément laisser de commentaires mais le rendez-vous est pourtant bel et bien pris! Et d'ailleurs, je vous ferai bien une petite visite en chair et en os, si la librairie est ouverte cet été...
Merci Althéa et Véro, je sais que vous êtes là, derrière votre écran à me lire et ça me met en joie.Merci pour vos encouragements.
Au fond, mes "post" n'appellent pas de commentaires, ils ne sont pas polémiques.Ils relatent notre vie de libraires petits commerçants au début de ce siècle qui verra cette profession se transformer et peut-être disparaître.
C'est aussi une trace pour Maryline et moi lorsque nous serons des vieilles dames, on rigolera en relisant notre vie...
J'aime tant notre métier même s'il m'épuise.
La librairie fermera le 1er août au soir et réouvrira le 26 août.
A bientôt peut-être Véro!
Enregistrer un commentaire